Des chiffres sur la disponibilité des avions de l’armée de l’Air qui manquent de précision

Quand on demande le nombre et le taux de disponibilité au 31 décembre 2012 et au 31 décembre 2013 ainsi que le coût du MCO pour l’année 2013 des avions en service dans l’armée de l’Air, il ne faut pas oublier certains types d’appareils dans la liste que l’on fournit à titre d’exemple…

C’est ce qui est arrivé au député François Cornut-Gentille, qui a posé une question à ce sujet au ministre de la Défense. Dans son texte, le parlementaire, qui siège à la commission des Finances, a en effet omis de citer les Mirage 2000-5 et les Mirage 2000N. Résultat : les données concernant leur taux disponibilité ne figurent pas dans la réponse qui vient d’être publiée au Journal officiel du 27 mai.

Cela étant, le tableau fourni par le ministère de la Défense donne quelques indications, même si elles sont imprécises par moment. Par exemple, s’agissant du Mirage 2000D, en un an, cinq exemplaires ont disparu de l’inventaire. Pour quelle raison? Mystère. Même chose pour les Transall C-160, dont le nombre est passé de 38 à 33. Etaient-ils trop vieux pour voler encore? Probablement (en 2012, le Transall R-18 a ainsi été retiré du service et confié aux bons soins du Musée de l’Air et de l’Espace). Quant à la diminution des Mirage F1 (de 41 à 23), elle s’explique notamment par le retrait de la version CT.

La lecture de ce tableau permet des comparaisons intéressantes. Par exemple, le coût de maintenance d’un C-130 Hercules est de 2,35 millions par avion, contre 4,95 millions pour un Transall C-160 NG (voire 4,66 millions si l’on y inclut les Gabriel… mais le document ne le précise pas). Cette différence s’explique sans doute par l’âge de ces appareils (27 contre 36 ans), mais aussi par leur taux de disponibilité (35,10% contre 43,20% au 31 décembre 2013).

Partant à la retraite en juin prochain, à un âge moyen de près de 29 ans, les 23 Mirage F1 CR tirent bien leur épingle du jeu : leur coût de maintenance a été de 24,90 millions d’euros en 2013, alors que certains d’entre eux ont été déployés au Mali et dans les pays Baltes. Un effort particulier a-t-il été fait en faveur de ceux, justement, qui ont été engagés dans des missions extérieures? Le tableau ne le dit pas (si ce n’est le taux de disponibilité pour l’ensemble de la flotte : 36,50%, soit 3 points de mieux par rapport aux Mirage 2000D).

Les 146 Alphajet (dont 29 appartiennent à la composante Air de la Défense belge) ont connu un taux de disponibilité de 37,80% en 2013 (-1% par rapport à l’année précédente) avec un coût de maintien en condition opérationnelle (MCO) de 124 millions d’euros. Seulement, là encore, la donné est imprécise : est-ce qu’elle concerne uniquement les appareils français ou l’ensemble de la flotte?

S’agissant des 14 avions ravitailleurs, les vétérans de l’armée de l’Air, avec 50 ans de vol au compteur, auront coûté 60 millions d’euros pour leur maintenance. Quant à connaître leur taux de disponibilité, c’est impossible : il est classifié.

Quant au Rafale (83 exemplaires en dotation au 31 décembre 2013), leur coût de maintenance est raisonnable : 221,60 millions, doit 2,66 millions par unité en service, pour un taux de disponibilité de 45,60%. Sans doute que celui des avions du 1/91 Gascogne, escadron des Forces aériennes stratégiques, est compris dans cette statistique (mais là encore, la réponse du ministère ne le précise pas).

L’avion qui a été le plus cher à entretenir en 2013 aura été l’E3F Awacs, avec un coût d’EPM de 48.30 millions d’euros pour seulement 4 unité et un taux de disponibilité de 51,20%. Précision : ces appareils sont en cours de modernisation.

Enfin, l’Awacs est suivi de près par le drone Harfang (également 4 exemplaires en dotation). La maintenance de ces appareils a coûté 33 millions d’euros en 2013 (soit 8,4 millions par vecteur), pour un taux de disponibilité de 59% : il s’agit là de la meilleure performance!

Note : Un aéronef est considéré comme « disponible technique » lorsqu’il est en mesure d’effectuer dans un délai inférieur à 6 heures une des missions correspondant à son emploi.

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