M. Valls : Il n’est pas question de « demander à la Défense de payer deux fois »

Les choses sont désormais claires. Et si le Premier ministre, Manuel Valls, les avait expliquées de cette manière le 11 mai dernier, c’est à dire après la révélation faite par le député UMP Xavier Bertrand, de l’existence d’un « plan caché » d’économies visant le ministère de la Défense, nul doute que l’on aurait évité les polémiques et le psychodrame qui s’est jouée ces 15 derniers jours.

Seulement, ce n’était pas possible pour la simple et bonne raison qu’il était bien question de demander un nouvel effort dans le cadre des 50 milliards d’euros d’économies que le gouvernement doit trouver… Au point que les chefs d’état-major ont menacé de remettre leur démission, et que celle de M. Le Drian, le ministre de la Défense, a aussi été évoquée.

Aussi, la levée de boucliers des militaires, élus, industriels experts et autres journalistes spécialisés contre la perspective de nouvelles coupes budgétaires et, sans doute, le pouvoir de persuasion du ministre, qui a livré tous ses arguments dans un courrier rendu public la semaine dernière, ont porté leurs fruits si l’on en juge donc par les déclarations du Premier ministre, lors de la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée.

Répondant à une question du député (UDI) Philippe Folliot, dont on connaît l’attachement particulier au 8e RPIMa (ainsi qu’aux territoires oubliés de la République), M. Valls a de nouveau réfuté toute idée d’exiger un nouvel effort financier aux forces armées, comme il l’avait déjà fait le 23 mai, sans pour autant convaincre tout le monde.

Reprenant presque mot pour mot les propos tenus il y a quelques jours par M. Le Drian à la même tribune, le Premier ministre a rappelé que la Loi de programmation militaire « prévoit des économies structurelles particulièrement importantes qui constituent la contribution de la Défense au redressement » des comptes publics et qu’elle « définit un nouveau modèle d’armée et de nouveaux contrats opérationnels », avec une réduction d’effectif de 34.000 postes en 6 ans, une « diminution salariale de 4;4 milliards d’euros, et dans la même période, des renégociations industrielles portant sur la quasi-totalité des grands contrats ». Sans oublier « une transformation du ministère qui se traduit par de nouvelles restructurations et plus de trente réformes ».

Aussi, a-t-il estimé, « c’est un effort considérable » et « c’est la raison pour laquelle il est exclu d’aller au-delà des efforts déjà intégrés » dans la LPM. Et d’insister : « Il est exclu d’aller au-delà des efforts prévus par la Loi de programmation militaire. On ne va pas demander à la Défense de payer deux fois ».

Restera donc à voir comment cela se passera dans les mois qui viennent, notamment quand il s’agira d’examiner les Loi de finances rectificative. C’est en effet généralement dans ces moments-là que quelques centaines de millions de crédits passent à l’as…

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