La commission des Affaires étrangère et de la Défense du Sénat demande la « pleine exécution de la Loi de programmation militaire »

L’agenda de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, est particulièrement chargé ce 27 mai. À l’Assemblée nationale, il doit en effet être entendu par la commission des Finances ainsi que par celle de la Défense. Et, auparavant, il devait répondre aux questions des sénateurs de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées censées porter sur les opérations en cours au Mali et en Centrafrique.

Mais, au Palais du Luxembourg, l’on pouvait se douter qu’il serait question des éventuelles coupes dans le budget de la Défense, notamment dans le cadre de la programmation triennale des finances publiques (mais aussi pour l’exercice 2014), lequelles ont beaucoup fait parler ces derniers jours.

Pour rappel, il a été fait état d’un « plan secret » visant à amputer de deux milliards par an, sur cette période, les ressources financières des forces armées pourtant prévues par la Loi de programmation militaire (LPM). Les différentes déclarations gouvernementales faites par la suite n’ont nullement rassuré les milieux de la défense. Pas plus, d’ailleurs, que l’annonce prochaine d’un « arbitrage » par le président de la République.

Cela dit, le 23 mai, le Premier ministre, Manuel Valls, a assuré que la LPM serait « totalement préservée » et appelé à mettre fin à la polémique. Seulement, tant que rien n’est écrit noir sur blanc, les craintes subsistent, comme celles exprimées par le député (PS) Gwendal Rouillard, un proche de M. Le Drian, dans une lettre adressée au président Hollande.

Manifestement, les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense ne sont guère plus rassuré. A l’issue de l’audition du ministre de la Défense, ils ont ainsi adopté, presque à l’unanimité (le groupe écologiste s’étant abstenu) une déclaration exigeant l’exécution de la LPM.

« Le Parlement a adopté en décembre une loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. Cette programmation a été conçue ‘au plus juste’. Le modèle retenu est cohérent mais ne peut être modifié sans remettre en cause ses équilibres fragiles. En conséquence, la commission s’est prononcée pour la pleine exécution de la loi de programmation, ressources exceptionnelles incluses ».

Quant au président de la commission, Jean-Louis Carrère (PS), qui était déjà monté au créneau quand, l’an passé, circulait l’hallucinant « scénario Z », qui prévoyait ni plus ni moins que le déclassement stratégique de la France, il ne veut pas entendre parler de la moindre coupe budgétaire. Même en catimini, comme l’habitude en est prise en loi de finances rectificatives.

« L’engagement de sanctuarisation du budget de la défense, conformément à la programmation, doit se traduire dans la programmation triennale des finances publiques, et dans chaque loi de finances, que ce soit la loi de finances initiale ou les lois de finances rectificatives », a-t-il en effet clairement affirmé.

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