La Maison Blanche rend public par erreur le nom du chef de station de la CIA en Afghanistan

En décembre 2010, et étant donné le contexte particulier qui règnait à Islamabad, le chef de station de la CIA au Pakistan avait dû être exfiltré en urgence après la révélation de son identité par l’Inter-Services Intelligence (ISI), les services de renseignement pakistanais (du moins furent-ils soupçonnés d’être à l’origine de la fuite à l’époque).

« Des menaces terroristes à son encontre étaient si sérieuses qu’il aurait été imprudent de ne pas agir », avait expliqué, à l’époque, le directeur national du renseignement.

Alors que l’Afghanistan est toujours aux prises avec la rébellion incarnée par le mouvement taleb du mollah Omar, l’on se doute que ce dernier paierait cher pour obtenir l’identité du chef de la CIA à Kaboul (s’il ne l’a pas déjà…).

Et pourtant, elle a été jetée en pâture par la Maison Blanche à 6.000 journalistes, à l’occasion du déplacement surprise du président Obama en Afghanistan. Voilà qui fait quelque peu désordre…

L’affaire a été relatée par le Washington Post. L’un de ses journalistes, Scott Wilson, qui faisait partie de la délégation invitée à suivre le président américain en Afghanistan, a reçu, par email, cette liste où figuraient les noms de 15 hauts gradés devant assister à une réunion d’informations avec Barack Obama sur la base de Bagram, près de Kaboul. Et, surprise : celui du « Chief of Station » de la CIA y était écrit noir sur blanc.

Le journaliste du « Post » en a immédiatement avisé le service de presse de la Maison Blanche, qui, dans un premier temps, n’y a pas vu de problème… Du moins jusqu’à ce que de hauts fonctionnaires de l’administration s’aperçoivent de la « boulette ». Une seconde liste corrigée a été envoyée. Mais le mal était déjà fait.

Plusieurs destinataires, dont le Washington Post, ont pris l’engagement de ne pas divulguer le nom du chef de station de la CIA à Kaboul. Et cela, à la demande de l’administration américaine. Mais comment s’assurer que son identité ne sera pas un jour publiquement dévoilée quand elle a été communiquée à plus de 6.000 personnes?

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]