Attentat contre un restaurant fréquenté par les Occidentaux à Djibouti

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Le restaurant « La Chaumière », prisé des expatriés occidentaux à Djibouti, a été le théâtre, le 24 mai, vers 20h, heure locale, d’une double explosion qui a fait au moins 2 tués et une douzaine de blessés parmi les employés et les clients de cet établissement situé près de l’université de la ville.

Les circonstances de cet attentat ne sont pas encore clairement établies. Des témoins ont parlé de deux femmes kamikazes, d’autres ont évoqué l’explosion d’une grenade ayant précédé une attaque suicide.

« C’est un acte criminel. Nous avons deux morts et onze blessés. C’étaient des grenades », aurait cependant affirmé, à l’agence Reuters, le colonel Omar Hassan, chef de la police de Djibouti.

Ce petit Etat de la corne de l’Afrique accueille sur son territoire d’importantes forces étrangères. La France y dispose de sa plus importante base en Afrique (5e Régiment Interarmes Outre-Mer – RIAOM – 8 hélicoptères, 7 Mirage 2000, 1 Transall C-160, 2 chalands de transport de matériel et l’hôpital « rôle 3″Bouffard).

L’armée américaine y a établi une forte présence, notamment au Camp Lemonnier et à l’aérodrome Chabelley, d’où son mis en oeuvre des drones MALE de type MQ-1 Predator) utilisés en Somalie et au Yémen. En outre, le port de Djibouti est trés utilisé par les navires engagés dans les opérations de lutte contre la piraterie.

Cela étant, l’attentat ayant visé le restaurant n’a pas été revendiqué. La motivation pourrait être politique, le passé du pays ayant été marqué par l’activisme de rebelles(comme par exemple ceux du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie).

Mais les suspects les plus évidents seraient les jihadistes des milices somaliennes Shebab, qui ont fait allégeance à al-Qaïda. Comme ils l’ont fait par le passé en Ouganda et au Kenya, il est possible qu’ils aient voulu frapper Djibouti pour sa participation (un millier d’hommes déployés à Beledweyne) à l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, qui leur a porté de rudes coups au cours de ces derniers mois.

Sur son site Internet, le Quai d’Orsay précise, au sujet de Djibouti, que « les déclarations menaçantes des combattants des islamistes somaliens appartenant à Al-Shabaab, faites dès l’annonce de l’engagement djiboutien (en Somalie, ndlr), laissent à penser que le risque de représailles sur le territoire djiboutien ne saurait être exclu ».

D’ailleurs, cette semaine, le chef militaire des shebab, Fuad Mohamed Khalaf, dont la tête est mise à prix 5 millions de dollars par les Etats-Unis, a menacé « d’exporter » la guerre au Kenya, selon ses propos retransmis par Radio Andalus, un canal utilisé par la milice jihadiste.

Le même jour de l’attaque du restaurant situé à Djibouti, les shebab ont revendiqué un attentat contre le Parlement somalien, à Mogadiscio, commis avec une voiture piégée et un commando kamikaze est passé à l’action. Le bilan est d’au moins 10 tués.

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