L’US Air Force déploie au moins un drone Predator au Tchad

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Malgré la mobilisation internationale suscitée par les atrocités qu’il commet, le groupe jihadiste Boko Haram continue de semer la terreur dans nord du Nigéria. Ainsi, le 20 mai, un double-attentat perpétré à Jos, dans le centre du pays, a fait au moins 118 tués et 56 blessés, deux véhicules piégés ayant explosé à 20 minutes d’intervalle sur le marché de cette ville d’un million d’habitants.

Si le groupe jihadiste n’a pas revendiqué cet acte, il est néanmoins le principal suspect. « L’enquête est en cours mais il s’agit clairement d’une extension des activités terroristes qui ont frappé le nord-est du pays, l’insurrection de Boko Haram », a ainsi estimé le porte-parole du gouverneur de l’Etat du Plateau, dont Jos est la capitale. D’ailleurs, pour Kyari Mohammed, un spécialiste de Boko Haram à l’université de Yola (nord-est) cité par l’agence ATS, ses membres « sont les seuls capables de faire cela. N’importe quel groupe rebelle peut utiliser des bombes, mais pas avec un tel degré de sophistication ».

Dans les environs de Chibok, où il a enlevé plus de 200 lycéennes en avril dernier, le groupe Boko Haram est là encore fortement soupçonné d’être à l’origine de l’attaque des villages de Shawa et d’Alagarno. Comme d’autres actions précédéntes du même type, des maisons ont été incendiés par les assaillants, qui ont tiré à l’arme automatique sur les habitants. Une trentaine d’entre eux ont été tués.

Face à ce déchaînement de violences, l’armée nigériane apparaît impuissante. D’où l’appui apporté par plusieurs pays à Abuja, dont la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, notamment pour tenter de localiser les lycénnes enlevées par Boko Haram.

Lors du sommet de Paris, qui a réuni, le 17 mai, les chefs d’Etat africains confrontés à la menace de Boko Haram, qui, peu à peu, étend ses actions aux pays frontaliers du Nigeria (Niger, Cameroun, Tchad et Bénin), il a été décidé d’intensifier la coopération régionale avec différentes mesures (partage du renseignement, surveillance des frontières, mise en place d’une stratégie de lutte contre le terrorisme, patrouilles coordonnées, etc…) avec un soutien international.

C’est à ce titre que le président américain, Barack Obama, a annoncé, le 21 mai, le déploiement d’un détachement de 80 militaires au Tchad afin de soutenir les « opérations de renseignement, de surveillance et de vols de reconnaissance pour des missions au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines ». Leur présence durera « jusqu’à ce que leur soutien pour résoudre la situation des enlèvements ne soit plus requis ».

Ce détachement envoyé au Tchad est essentiellement composé de militaires de l’US Air Force. Il doit « fournir un soutien pour la mise en oeuvre de drones non armés », a expliqué le lieutenant-colonel Myles Caggins, un porte-parole du Pentagone. Pourquoi un tel déploiement alors qu’un appareil piloté à distance de type RQ-4 Global Hawk est déjà sollicité pour tenter de retrouver les jeunes filles enlevés? « Cela nous donne plus de temps de recherche au-dessus du Nigeria », a fait valoir l’officier.

Selon responsable américain, au moins un drone MQ-1 Predator aurait été déployé au Tchad. Il pourrait être rejoint par d’autres appareils du même type ou par un ou des avions MC-12W Liberty, une version ISR du King Air 350 du constructeur Hawker Beechcraft.

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