Mali : Les rebelles touaregs affirment avoir pris le contrôle de Kidal

La situation est à la fois tendue et confuse à Kidal, bastion touareg situé à plus de 1.500 au nord-est de Bamako. De nouveaux affrontements entre les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les Forces armées maliennes (FAMA) ont eu lieu, ce 21 mai, après ceux, meurtriers, de samedi et dimanche derniers.

« Les bruits d’armes cessent actuellement. (…) Il y a des prisonniers et des morts dans les rangs de l’armée malienne », a confié, à l’AFP, une source appartenant à la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA). « Les groupes armés ont pris nettement le dessus sur les forces armées maliennes, mais les camps sont sous contrôle de » ces dernières, a-t-elle ajouté, sans donner plus de détails.

De son côté, un des responsables du MNLA, Mohamed Ag Rhissa, a assuré que la rébellion touareg avait pris le contrôle de la ville. « Nous avons des prisonniers », a-t-il précisé.

A Bamako, un responsable du ministère malien de la Défense a affirmé que les FAMA « sont sont toujours sur le terrain face aux forces coalisées d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et autres trafiquants. » Et de conclure : « C’est tout ce qu’on peut dire actuellement ».

De son côté, Mahamadou Camara, le ministre malien de l’Information et de la Communication, a assuré, via son compte Twitter, que le bâtiment abritant le gouvernorat de Kidal avait été reconquis par les forces maliennes « après des combats » et que le « le MNLA et (ses) groupes alliés demandent (un) cessez-le-feu ».

Au Nations unies, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé au Conseil de sécurité un « mandat beaucoup plus robuste, sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies (prévoyant l’usage de la force), à même de faire face aux menaces sur le terrain » pour la MINUSMA ainsi que « le désarmement de tous les groupes armés, singulièrement le MNLA ».

Le ministre a également indiqué que Bamako tiendra son engagement de mener un  » dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix global et définitif » avec les rebelles touareg, tout en soulignant, toutefois, que « la collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes est clairement établie et doit être condamnée » par le Conseil de sécurité.

Quant aux combats du week-end dernier, M. Diop a estimé que la délégation officielle du gouvernement malien prise à partie à Kidal « n’a pas bénéficié du soutien et de la protection qu’elle était en droit d’attendre en cette circonstance ». Les FAMA, a-t-il poursuivi, ont « dû faire face avec les moyens du bord à des hordes de narcoterroristes lourdement armés ».

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