Airbus, Dassault Aviation et Alenia Aermacchi sont en ordre de bataille pour développer un drone MALE d’ici 2020

Lors du dernier Salon du Bourget, en juin 2013, Airbus Group, Dassault Aviation et Alenia Aermacchi annoncèrent leur intention de regrouper leurs forces pour développer en commun un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) à l’horizon 2020.

La mise au point d’un appareil de ce type en Europe est un vieux serpent de mer. L’indécision des gouvernements et les rivalités entre industriels ont fait qu’aucun drone MALE de facture européenne n’a pu voir le jour au cours de ces dernières années, alors que plusieurs projets avaient été lancés, comme par exemple le Talarion (Airbus Group) ou encore le Telemos (BAE Systems et Dassault Aviation).

Du coup, faute de solution abordable et éprouvée, des pays comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France ou encore l’Italie se sont tournés vers les Etats-Unis, où ils ont acquis des drones MALE de type MQ-9 Reaper, du constructeur General Atomics. L’Allemagne, qui évalue aussi une offre israélienne (le Heron TP d’IAI), pourrait en faire autant.

D’où l’annonce faite par les industriels européen l’an passé. Depuis, ces derniers ont poursuivi leurs efforts commun. Et, par voie de communiqué, ils ont fait savoir, ce 19 mai, qu’ils sont désormais prêt « à développer un système de drone européen de prochaine génération » après s’être mis d’accord « sur les modalités pratiques d’une telle approche commune ».

Dans leur texte, les 3 industriels indiquent avoir « remis une proposition de définition plus approfondie d’un système de drone européen auprès des ministères français, allemand et italien de la Défense », laquelle « suggère une Phase de Définition qui a été préparée par des équipes de développement conjointes d’Airbus Defence and Space, de Dassault Aviation et d’Alenia Aermacchi, et étayée par un accord industriel sur le partage des tâches et un accord de coopération pour lancer le programme MALE 2020 ».

Cette « phase de définition » doit permettre aux trois pays concernés de déterminer leurs besoins en matière de drones MALE, « d’éviter les développements additionnels en cours de production » et « de réduire au maximum les risques financiers et techniques ».

Pour justifier leur approche, les trois constructeurs rappellent les conclusions du  Sommet européen de la Défense de décembre 2013 et l’affirmation du Conseil européen selon laquelle le « développement d’un drone MALE » est une « capacité clé pour l’Europe de la défense ».

« Il s’agit là d’une occasion unique de développer cette capacité stratégique en Europe. Pour la première fois, l’industrie démarre un projet avec un accord complet sur le partage général des tâches du programme MALE 2020. La proposition de la phase de définition a été élaborée par les équipes de conception conjointes, témoignant du fort engagement de notre industrie envers ce programme », a fait valoir Eric Trappier, le patron de Dassault Aviation.

Seulement, et comme le précise le communiqué, « nn engagement des nations vis-à-vis de la poursuite du développement de ce drone devra encore être officialisé à l’issue de la phase de définition, sachant que la proposition de l’industrie prévoit de livrer une solution certifiable et économiquement viable d’ici 2020 ».

Or, c’est loin d’être gagné étant donné qu’il est question de créer un « club d’utilisateurs » du MQ-9 Reaper en Europe. En outre, pour ce qui concerne la France, aucun crédit n’a été prévu par la dernière Loi de programmation militaire (LPM) pour financer le développement d’un drone MALE européen à l’horizon 2020.

« J’espère que s’il y a du budget pour acheter américain il y aura plutôt du budget pour acheter européen », a confié à l’agence Reuters, la semaine dernière, le patron de Dassault Aviation. Sauf que les opérations, comme celles au Sahel ou en Centrafrique, n’attendent pas…

Photo : Le drone MALE Talarion

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