Budget/Défense : M. Valls évoque des « ajustements »

Le feuilleton des possibles coupes dans le budget de la Défense continue… Le 11 mai, le député (UMP) Xavier Bertrand a ainsi révélé l’existence d’un « plan secret » visant à réduire les le montant total qu’il était prévu d’allouer aux forces armées d’au moins 4,5 milliards dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019.

Ce qu’a démenti, le soir même, Manuel Valls, le Premier ministre, sans toutefois infirmer de possibles coupes dans le budget de la Défense, tous les ministères devant faire des efforts pour trouver une partie des 50 milliards d’économies.

A partir de là, des chiffres ont commencé à circuler. De son côté, M. Bertrand a expliqué que ses informations provenaient du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, un service qui dépend du Premier ministre.

Quant à la presse économique, qui a, comme l’on peut s’en douter, quelques antennes du côté de Bercy, elle a avancé de possibles coupes de 1 milliards  (La Tribune) à 2,3 milliards (Les Echos). En outre, des rumeurs circulaient bien avant la sortie de Xavier Bertrand. Et pour cause, elles ont même été évoquées le 6 mai lors de l’audition, par la commission « Défense » de l’Assemblée nationale, du général de Villiers, le chef d’état-major des armées, lequel a d’ailleurs consacré une bonne partie de son intervention pour mettre en garde contre les conséquences d’un possible coup de rabot…

Pour autant, le Premier ministre a affirmé, ce 16 mai, à l’antenne d’Europe1, que ces chiffres sont « tout à fait fantaisistes ». « Une Loi de programmation militaire (LPM) a été votée, elle doit s’appliquer pendant 5 ans. C’est important pour notre souveraineté », a-t-il assuré à un Jean-Pierre Elkabbach particulièrement mordant sur la question du budget de la Défense.

Cette LPM « reste totalement valable », a ajouté M. Valls, avant de préciser que cela « ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir, ici ou là, des ajustements ». Et M. Elkabbach d’insister : « Combien? ». « Nous verrons », a répondu le Premier ministre. Mais « les montants (ceux avancés par M. Bertrand, ndlr) qui ont été annoncés n’ont rien à voir avec la réalité », a-t-il insisté.

« La Loi de programmation militaire a été votée (…) » et elle « sera mise en oeuvre » a répété le chef du gouvernement, en soulignant que c’était aussi « important pour nos industries de défense ». A ce propos, et comme ils l’avaient déjà fait en 2013 lors de l’hypothèse du fameux scénario Z (qui prévoyait un budget de la Défense à 28 milliards d’euros), les PDG des sept plus grands groupes d’armement français (EADS, Dassault, Safran, Nexter, DCNS, MBDA et Thales) ont envoyé un courrier au président Hollande pour faire part de leurs inquiétudes au sujet d’éventuelles coupes budgétaires supplémentaires.

Toutefois, Jean-Pierre Elkabbach n’a pas lâché le morceau. « Les chiffres? », a-t-il demandé à nouveau à M. Valls. « Les vrais, vous les connaissez, c’est la Loi de programmation militaire, a-t-il répondu. « Mais vous allez demander des efforts », a insisté le journaliste d’Europe1. « Nous en resterons là », lui a de nouveau assuré le Premier ministre. « Si il y a des efforts possibles qui ne remettent pas en cause le format de nos armées, notre capacité à intervenir à l’extérieur et nos industries de défense, alors ces efforts seront trouvés mais dans le cadre qui a été défini et qui sera respecté », a-t-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, l’on devrait vite fixé sur ce dossier avec la Loi de finances rectificative qui sera soumise au Parlement d’ici cet été afin trouver 1,6 milliard d’euros d’économies supplémentaires à réaliser sur les dépenses des ministères.

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