La Russie respectera le résultat du référendum organisé par les séparatistes ukrainiens pro-russes

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L’Ecosse se prononcera en septembre sur son maintien ou non au sein du Royaume-Uni. Ce référendum est le fruit d’un processus relativement long, amorcé notamment depuis l’accord d’Edimbourg, signé en octobre 2012 par les autorités britanniques et écossaises. Et pour permettre aux Ecossais de faire un choix en toute connaissance de cause, une campagne électorale est actuellement en cours (d’ailleurs, les indépendantistes semblent gagner du terrain…). Et il n’y aura pas d’hommes armés à la sortie des isoloirs…

Ce qui n’a pas été le cas dans l’est de l’Ukraine, où un référendum sur l’indépendance a été organisé le 11 mai. Comment peut-on donner la moindre légitimité à une consultation électorale dans une région troublée par des affrontements, sans débats préalables entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre?

D’ailleurs, le président russe, Vladimir Poutine, avait demandé aux séparatistes russes de renoncer à organiser ce référendum. Ces derniers en ont-ils fait qu’à leur tête ou y-a-t-il eu un jeu pus subtil de la part du Kremlin? Toujours est-il que la Russie a indiqué, ce 12 mai, qu’elle respectera le résultat net et sans appel de cette consultation. Net et sans appel car le oui à l’indépendance était donné, la veille au soir, gagnant à 90% dans la région de Donetsk, avec une participation de près de 75%.

Cela étant, ce référendum n’a aucune valeur aux yeux des dirigeants occidentaux, lesquels craignent, cependant, que ne se rejoue le même scénario qu’en Crimée. Il est à parier (mais le pari est tentant) que la prochaine étape sera la tenue d’une autre consultation pour demander le rattachement à la Fédération de Russie.

Le président Poutine s’était dit contre la tenue de ce référendum. Il a donc eu lieu et il approuve les résultats. Il avait également annonce, le 7 mai, le retrait des les troupes russes qui étaient jusqu’alors massées à la frontière ukrainienne… Manifestement, ce n’est pas le cas et les analystes qui louaient sur les plateaux de télévision le ton plus conciliant du chef du Kremlin, en seront pour leurs frais. Du moins d’après Washington.

« A notre connaissance, les Russes ne sont pas partis. Il faudrait demander au président Poutine pourquoi il prétend qu’ils sont en train de partir alors qu’en réalité, il n’en est rien », a ainsi affirmé Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, lors d’un entretien accordé le 11 mai à la chaîne ABC.

Sur ce dossier, l’ex-chancelier allemand, Gerhard Schröder, ami de longue date de Vladimir Poutine, a estimé dans les colonnes du journal Welt am Sonntag que l’Union européenne était responsable de la crise ukrainienne.

« L’erreur fondamentale vient de la politique de l’UE en faveur d’un traité d’association que Bruxelles voulait signer avec l’Ukraine. L’UE a ignoré le fait que l’Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l’est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l’ouest plutôt vers l’UE », a affirmé M. Schröder, désormais à la tête du groupe d’actionnaires de Nord Stream, créé à l’occasion de la construction d’un gazoduc transportant du gaz russe vers l’Europe via la Baltique qu’il a approuvée avant de s’effacer au profit d’Angela Merkel.

« On pouvait parler d’un traité d’association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L’erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d’association avec l’UE ou une union douanière avec la Russie », a encore estimé l’ancien chancellier allemand, qui ne voit à redire à l’annexion de la Crimée.

Enfin, toujours venant d’Allemagne, l’édition dominical du journal allemand Bild am Sonntag a révélé une information pour le moins surprenante. Ainsi, selon lui, la National Security Agency (NSA, les « grandes oreilles américaines ») aurait averti  le Service de renseignement fédéral allemand (Bundesnachrichtendienst, BND) de la présence dans l’est de l’Ukraine de 400 employés de la société militaire privée américaine Academi (ex-Xe, ex-Blackwater).

Des rumeurs à ce sujet couraient déjà depuis le mois de mars. A l’époque, Academi les avait vigoureusement démenties. Quant à la Maison Blanche, sollicitée au sujet de l’information donnée par le journal allemand, elle a nié la présence de sociétés militaires privées américaines en Ukraine… Sauf que, par exemple, Greystone Ltd, est enregistrée à la Barbade… Son nom avait été cité il y a quelques semaines quand Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, avait évoqué l’engagement de « mercenaires » par Kiev.

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