Incident naval entre le Vietnam et la Chine

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L’on sait que les eaux de mer de Chine méridionale sont disputées et que Pékin y revendique sa souveraineté sur leur quasi-totalité (notamment sur les îles Spratleys et Paracels, pour leurs ressources halieutiques et leurs réserves supposées d’hydrocarbures). Comme l’on peut s’y attendre, cela n’est pas sans provoquer quelques tensions, comme récemment avec les Philippines.

Le semaine passée, Pékin a annoncé le début d’opérations de forage pétrolier près des îles Paracels. Ces dernières, contrôlées par la Chine, sont revendiquées par Taïwan et le Vietnam. De 1885 à 1949, cet archipel était intégré à l’Indochine française.

Du coup, Hanoï n’a pas manqué de dénoncer une « action illégale » de la part des autorités chinoises. Et d’envoyer sur place des navires patrouilleurs de ses garde-côtes pour bien marquer sa désapprobation. Sauf que ces derniers, selon les autorités vietnamiennes, auraient été « attaqués » par les bâtiments chinois protégeant les installations de forage.

Ainsi, le 7 mai, Ngo Ngoc Thu, commandant adjoint de la police maritime vietnamienne, a affirmé que des navires chinois étaient entrés en collision avec les patrouilleurs vietnamiens à au moins 3 reprises en 4 jours.

Les Chinois « ont utilisé des canons à eau pour attaquer nos navires », a-t-il expliqué, en précisant que les patrouilleurs vietnamiens avaient été survolé par un avion chinois. « La situation était très tendue », a-t-il ajouté.

« Nous avons diffusé un message demandant au forage de quitter la zone. Nous avons montré que nous sommes patients et avons de la retenue face aux actes agressifs chinois », a encore ajouté Ngo Ngoc Thu. Mais « notre patience a des limites. S’ils continuent à s’en prendre à nous, nous devrons prendre des mesures d’auto-défense », a-t-il prévenu.

Le Japon, qui est également aux prises avec la Chine au sujet de l’archipel Senkaku, en mer de Chine orientale, n’a pas manqué de commenté cet incident. « Nous sommes très préoccupés face à cette montée de la tension régionale à cause de la décision unilatérale chinoise de commencer ces forages », a ainsi déclaré Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement nippon. Et d’en appeler les autorités chinoises à faire preuve de « retenue » et à s’abstenir de « toute provocation ».

A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a répondu, le 7 mai, que « les activités perturbatrices des Vietnamiens sont en violation des droits souverains de la Chine ». Deux jours plus tard, elle a même affirmé avoir la preuve que « les navires vietnamiens ont percuté des navires gouvernementaux chinois à au moins 180 occasions », avant de s’en prendre à Washington, qui, ayant pris parti pour Hanoï, serait coupable de « mettre de l’huile sur le feu » avec des « déclarations irresponsables ».

« Nous exhortons les Etats-Unis (…) à agir et à parler avec précaution, à arrêter de proférer des déclarations irresponsables et à oeuvrer davantage dans un sens favorable au maintien de la paix et de la stabilité régionales », a en effet déclaré Hua Chunying.

Ces tensions en mer de Chine méridionale, en particulier entre la Chine et le Vietnam, préoccupent Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.

« Il demande instamment aux parties concernées de faire preuve de la plus grande retenue et de régler leur différend de manière pacifique par le dialogue et en conformité avec les lois internationales, dont la Charte de l’ONU », a affirmé Farhan Haq, le porte-parole adjoint des Nations unies.

L’archipel des Paracel fait l’objet d’un contentieux ancien entre la Chine et le Vietnam. En 1974, leur invasion par les forces chinoises avait fait plusieurs dizaines de tués dans les rangs des forces navales de la République du Viêt Nam, avec notamment une corvette coulée et 1 frégate gravement endommagée. Et la réunification vietnamienne, en 1976, ne mit pas fin à ce différend, loin de là.

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