Nigeria : Les jihadistes de Boko Haram sèment la terreur dans une ville frontalière du Cameroun

Après avoir revendiqué l’enlèvement de plus de 200 lycéennes  à Chibok, dans l’Etat de Borno (nord-est du Nigeria), le groupe jihadiste Boko Haram a attaqué, le 5 mai, la localité de Gamboru Ngala, frontalière avec le Cameroun.

Située également dans l’Etat de Borno, bastion historique de Boko Haram,  Gamboru Ngala a ainsi le théâtre de nombreuses atrocités commises par les jihadistes nigerians, arrivés à bord de véhicules aux couleurs de l’armée et de la police nigeriane.

« Ils ont brûlé le marché, le bureau des douanes, le commissariat de police et presque tous les magasins de la ville et ils ont tué des gens mais je ne sais pas combien », a affirmé un habitant, confirmant ainsi plusieurs autres témoignages recueillis par l’AFP. « Ils ont pris le contrôle de la ville entière puis ils ont fait du porte-à-porte et ils ont abattu les gens qui n’ont pas pu fuire à temps », a-t-il ajouté.

Aucun bilan définitif n’a pu être pour l’instant établi. Beaucoup d’habitants ont fui vers le Cameroun. « Et ceux qui n’ont pu fuir ont dû être tués », a déclaré un autre témoin.

Cette nouvelle attaque de Boko Haram s’inscrit dans le droit fil des précédentes. Ainsi, par exemple, plusieurs villages ont subi le même sort que Gamboru Ngala selon le même mode opératoire : les jihadistes arrivent à bord de véhicules tout terrain, mitraillent tout ce qui bouge et livrent à des pillages.

Avec ses attaques répétées, le groupe jihadiste est responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes depuis le début de l’année. Notamment dans l’Etat de Borno. Mais pas seulement. Ainsi, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dont la tête a été mise à prix à  7 millions de dollars par les Etats-Unis, a annonce, il y a quelques semaines, son intention de mener des actions dans les régions pétrolières du pays.

Récemment, deux attentats à la bombe ont visé une même gare routière en pérphérie d’Abuja, la capitale, en moins de deux semaines d’intervalle. Bilan : 90 tués.

Un autre risque est, outre la menace sur le delta du Niger, est de voir Boko Haram étendre ses opérations aux pays voisins. En février, des attaques du groupe jihadiste ont ainsi eu lieu vers le Lac Tchad tandis qu’un responsable de l’armée nigérienne affirmait que des combattants venus du Nigeria avaient été tués dans la ville frontalière de Diffa

Pourtant, l’an passé à pareille époque, le président nigerian, Goodluck Jonathan, avait décrété l’état d’urgence dans les régions du nord et lancé une vaste offensive contre Boko Haram. Sans succès jusqu’à présent… D’ailleurs, les 3 principaux chefs de l’armée nigériane ont été limogés, en janvier dernier.

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