Le groupe jihadiste Boko Haram revendique l’enlèvement de 200 lycéennes au Nigeria

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Dans une vidéo récupérée par l’AFP, le chef du groupe jihadiste Boko Haram, Abubakar Shekau, a revendiqué l’enlèvement de plus de 200 lycéennes dans établissement scolaire de Chibok, situé dans l’Etat de Borno (nord-est du Nigeria), le 14 avril dernier.

« J’ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d’Allah », a ainsi affirmé Abubakar Shekau. « J’ai dit que l’éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l’école) et vous marier », a-t-il ajouté, en précisant qu’il gardait des gens comme esclaves.

Ces derniers jours, il a été avancé – sans que cela ait été confirmé – que plusieurs adolescentes ont été transférées au Tchad et au Cameroun afin d’y être vendues pour une douzaine d’euros alors que, dans le même temps, une mobilisation internatinale exigeant leur libération commençait à prendre forme.

Initialement, 276 lycéennes ont été enlevées par Boko Haram. Une cinquantaine ont pu échapper à leurs ravisseurs. Sollicitées par un journal nigerian, le Sunday Punch, deux d’entre elles ont raconté comment ont opéré les jihadistes. « Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu’ils étaient des soldats. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand chose », rapporte l’un d’elle. « Ils criaient, ils étaient grossiers. C’est pourquoi nous avons compris que c’était des insurgés. , ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école », a ajouté sa camarade.

Les deux lycéennes ont ensuite profité d’un problème du camion qui les emportait pour fausser compagnie aux militants de Boko Haram avec plusieurs autres filles. Selon la police Nigeriane, encore 223 adolescentes seraient retenues par le groupe jihadiste.

Le 4 mai, le président nigerian, Goodluck Jonathan, a rencontré tous les responsables concernés par cet enlèvement et donné l’ordre de « tout faire » pour obtenir la libération des lycéennes. « Nous promettons que les jeunes filles, où qu’elles se trouvent, seront sûrement libérées », a-t-il dit. « C’est un moment d’épreuve pour notre pays (…), c’est douloureux », a-t-il poursuivi.

En outre, M. Jonathan a demandé de l’aide à plusieurs pays. « Les Etats-Unis sont numéro un. J’ai déjà parlé deux fois avec le président Obama », a-t-il dit. La veille, le secrétaire d’Etat, John Kerry, avait promis que Washington ferait « tout ce qui est possible pour aider » les autorités nigerianes.

Outre les Etats-Unis, d’autres pays auraient également été sollicités, comme la France (Paris et Abuja ont récemment convenu d’accroître leur coopération en matière de contre-terrorisme), le Royaume-Uni et la Chine. Le concours des pays voisins, tels que le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Benin a également été évoqué.

Depuis le début de cette année, les attaques de Boko Haram (qui signifie l’éducation occidentale est un péché en langue haoussa) ont fait plus de 1.500 tués dans le nord du Nigeria, où il veut instaurer un Etat islamique.

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