La Corée du Nord aurait testé un moteur de missile balistique intercontinenal

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Ce que redoutaient les services de renseignement sud-coréens n’a pas eu lieu : la Corée du Nord n’a pas procédé à son 4e essai nuclaire pensant la visite du président américain, Barack Obama, à Séoul, la semaine passée. Pourtant, une activité intense avait été détectée sur le site de Punggye-ri, où ont été effectué les tests précédents.

Pour certains analystes, et comme les nord-coréens se savent observés, ce regain d’activité visait avant tout à provoquer son voisin du sud et son allié américain. Et d’estimer que Pyongyang n’aurait pas eu l’intention d’aller plus loin pour ne pas risquer de s’attirer les foudres de la Chine, son principal partenaire.

Sauf que, la visite de Barack Obama passée, l’activité sur le site de Punggye-ri n’a pas cessé… Et elle s’est même intensifiée depuis quelques jours. C’est du moins ce qu’avance le site 38th North, de l’US Korea Institute de l’université Johns Hopkins, qui surveille de près le programme nucléaire et balistique nord-coréen en exploitant des prises de vue satellitaires. Ce qui suppose que les préparatifs d’un 4e essai nucléaire ne sont pas encore terminés.

Cela étant, l’institut américano-coréen croit savoir, d’après l’étude d’autres images satellites du complexe de Sohae, que la Corée du Nord a effectué « peut-être plusieurs » essais de ce qui pourrait être le premier étage d’un missile balistique intercontinental KN-08 monté sur un lanceur mobile et qui aurait une portée supérieure à 10.000 km.

« Un total de trois séries d’essais de moteur de KN-08 pour le premier étage et peut-être le deuxième ont été identifiées depuis la mi-2013 », a indiqué l’institut via son site « 38 north », le 2 mai. « Logiquement, la prochaine étape technique dans le développement du missile serait un tir d’essai », a-t-il ajouté.

De son côté, le ministère sud-coréen de la Défense n’a pas souhaité faire de commentaires pour « des raisons de sécurité », se contentant juste d’affirmer qu’un tir de missile de longue portée nord-coréen ne pouvait pas être exclu.

En avril 2012, lors d’une parade militaire, des missiles intercontinentaux présentés comme étant des KN-08 avaient été exhibés à Pyongyang. « Notre armée est équipée d’armements puissants et modernes capables de défaire les États-Unis », avait alors affirmé le vice-maréchal nord-coréen Ri Yong-ho.

Sauf que, à l’époque, il n’y avait aucune preuve suggérant que la Corée du Nord disposait d’une telle capacité : ses récents tirs de fusée (en réalité des essais de missiles balistiques) s’étaient soldés par des échec et l’examen attentif des photographies de ces KN-08 présumés avait révélé qu’il ne s’agissait en fait que de maquettes.

Pour autant, leur présence lors de ce défilé militaire pouvait être le signe que Pyongyang avait lancé un programme de missile balistique intercontinental. En 1994, le régime nord-coréen avait montré des maquettes du Taepondong. Un engin de ce type fut en effet tiré en 1998 : il tomba en mer après avoir survolé le Japon, ce qui provoqua un incident diplomatique.

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