Le général Favier propose de saisir les avoirs criminels pour financer la rénovation des casernes de gendarmerie

En novembre 2012, le député de la Haute-Vienne, Daniel Boisserie, déplorait dans un rapport le manque d’investissement dans les casernes domaniales de la Gendarmerie nationale. « L’état parfois très dégradé du casernement pose désormais des problèmes en termes de sécurité et, à moyen terme, sur la motivation des personnels », avait-il expliqué, en faisant valoir que « être logés en caserne » pour un gendarme n’était pourtant pas un privilège, mais la simple contrepartie des sujétions liées au statut militaire ».

« Une centaine de casernes domaniales exigeraient des interventions urgentes (dont certaines des mises aux normes en matière de sécurité – électricité, incendie, ascenseurs…) », avait indiqué M. Boisserie, qui estimait nécessaire à l’époque un investissement de « 200 à 300 millions d’euros par an pour remettre le parc à niveau ».

Seulement, comment faire quand les crédits de la gendarmerie suffisent à peine à couvrir une année pleine? En octobre dernier, son patron, le général Denis Favier, avait tiré la sonnette d’alarme, lors d’une audition parlementaire. « La ressource ne permet plus d’assurer un niveau satisfaisant de fonctionnement et d’investissement », avait-il prévenu…

Pour autant, il y aurait sans doute une solution. Invité le 30 avril à s’exprimer à nouveau devant des députés (peu nombreux…) de la mission d’information sur la lutte contre l’insécurité sur tout le territoire, le général Favier a été interrogé sur ce sujet par le président Jean-Pierre Blazy.

« La question de l’immobilier est pour moi un sujet de grande préoccupation (…) Il faut qu’on puisse loger les gendarmes sur tout le territoire. C’est une question  liée à l’exécution du service. C’est lié aussi au statut du gendarme », a répondu le général Favier.

Or, a-t-il poursuivi, « nous sommes clairement en grande difficulté » sur le logement domanial (casernes qui appartiennent à l’Etat, d’autres étant gérées par les collectivités locales, ndlr). « Il nous faut dégager des fonds pour entretenir le domanial et il nous faut travailler sur des financements innovants », a dit le général Favier.

De quel type? « Je porte un dossier qui consiste à travailler sur les avoirs criminels », a-t-il avancé. Ceux saisis par la gendarmerie ont atteint le montant de 101 millions d’euros en 2013. « C’est une somme importante et on pourrait imaginer que si demain, on en fait 150 (millions), une partie du delta de 101 à 150 puisse être reversée » au budget de la gendarmerie « pour contribuer à l’entretien de l’immobilier domanial », a expliqué le DGGN.

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