L’Ukraine revient sur sa décision de supprimer le service militaire

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Il y a à peine 10 mois, Pavlo Lebedev, qui était à l’époque ministre de la Défense du gouvernement pro-russe ukrainien, avait confirmé de nouvelles coupes dans les effectifs militaires du pays, ces derniers devant passer de 180.000 à 120.000 hommes. L’idée alors avancée était de professionnaliser les forces armées ukrainiennes, en se calquant sur le modèle occidental, d’ici à 2017

« Selon les experts, l’intégrité territoriale de l’Ukraine n’est pas menacée dans les 7 prochaines années. Cependant, les conflits territoriaux, dictés par des motifs économiques, sont possibles. Je ne veux pas citer de pays en particulier qu sont en mesure de déclencher un conflit », avait expliqué M. Lebedev. Autant dire qu’avec les derniers événements, et notamment la perte de la Crimée, ces propos ne manquent pas de saveur…

D’autant plus que, pendant la journée du 1er mai, les séparatistes pro-russes ukrainiens ont continué leur emprise dans l’est du pays en s’emparant de nouveaux bâtiments officiels à Donetsk. Et, selon des médias locaux, des hommes armés et encagoulés se sont emparés du siège du Parquet de la ville de Gorlivka. Désormais, ces insurgés, très probablement encadrés par des militaires russes, contrôlent des sites stratégiques dans plus d’une douzaine de villes.

D’où la décision du président par intérim, Olexandre Tourtchinov, de revenir sur la supprimée du service militaire décidée il y a quelques mois, « compte tenu de la dégradation de la situation dans l’Est (…), de la montée en puissance des unités armées pro-russes, de la prise de contrôle ou blocus d’administrations publiques, d’unités militaires, de communications, de transport ».

Jusqu’en 2013, donc, la durée du service militaire était de 12 mois dans les armées de terre et de l’air et de 18 mois dans la marine. Marine dont il ne reste plus grand chose depuis la perte de la Crimée, en mars.

Cela étant, les relations entre Kiev et Moscou continuent de se dégrader. Le 30 avril, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a annoncé l’arrestation de l’attaché militaire russe en poste dans la capitale ukrainienne et, dans la foulée, son expulsion, au motif qu’il aurait cherché « à obtenir des informations secrètes sur la coopération entre l’Ukraine et l’Otan ». Mais cela relève presque de l’anecdote, comparé à ce qu’il se passe à Slaviansk, une ville devenue un bastion des séparatistes pro-russes.

Ainsi, ce 2 mai, les forces loyalistes ukrainiennes ont lancé une opération d’envergure contre les insurgés de Slaviansk, ce qui a provoqué l’indignation de Moscou, qui a évoqué un « raid de représailles ». « Le recours à l’armée contre son propre peuple est un crime qui mène l’Ukraine à la catastrophe », a commenté  Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

« Les autorités ukrainiennes exigent des terroristes qu’ils libèrent les otages, déposent leurs armes et quittent les bâtiments », a expliqué Arsen Avakov,  leministre ukrainien de l’Intérieur, qui est sur place, avec son homologue à la Défense, Mikhaïlo Koval et le commandant de la Garde nationale.

Dans le village d’Andriïvka, proche de Slaviansk, des blindés ukrainiens ont ainsi détruit un point de contrôle établi par les rebelles. Mais ces derniers ont, semble-t-il, réussi à abattre deux hélicoptères d’attaque Mi-24 loyalistes. Deux militaires ukrainiens y ont laissé la vie.

Selon Kiev, le type d’armes utilisées contre ces appareils suggère que « des spécialistes militaires étrangers qualifiés sont sur place ». Et Arsen Avakov d’ajouter : « les terroristes tirent en se cachant derrière les civils, et ils le font depuis de grands immeubles d’habitation ».

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