Des hélicoptères irakiens ont visé des jihadistes en Syrie

Jusqu’à présent, les autorités irakiennes ont toujours affiché, du moins officiellement, une position de neutralité au sujet du conflit syrien, où le régime de Bachar el-Assad, autrefois très accommodant à leur égard, est aux prises avec les jihadistes de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), dont l’origine remonte à 2003, c’est à dire au moment de l’opération sous commandement américain Iraqi Freedom.

D’autres groupes rebelles sont également actifs en Syrie, comme par exemple le Front al-Nosra, proche d’al-Qaïda, ou encore le Front islamique, né de la fusion de brigades ayant appartenu à l’Armée syrienne libre (ASL), actuellement en perte de vitesse.

Seulement, l’EEIL a profité du chaos syrien pour affirmer sa présence dans la province irakienne d’al-Anbar. Depuis le début de l’année, il occupe la ville de Falloujah ainsi que des quartiers de Ramadi. Ces deux localités étaient déjà des bastions jihadistes lors de la présence américaine en Irak.

Qui plus est, Badgad doit faire face à une hausse des actes terroristes : les attentats, qui visent généralement la communauté chiite, y sont quasiment quotidiens.

A quelques jours des élections législatives, Bagdad a ainsi haussé le ton en revendiquant, pour la première fois, une attaque lancée en territoire syrien contre un convoi de jihadistes qui prenait la direction de la province d’al-Anbar.

« Des hélicoptères ont mené le raid dans l’est de la Syrie contre un convoi de camions qui tentaient de pénétrer en Irak pour délivrer du carburant à l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) », a indiqué le général de brigade Saad Maan, porte-parole du ministère irakien de l’Intérieur. « L’attaque a été menée sans coordination avec le régime syrien », a-t-il encore précisé. Au moins 8 jihadistes ont été tués.

Ce n’est pas la première fois qu’une incursion de ce type a lieu. En septembre dernier,  des avions des forces syriennes avaient en effet violé brièvement l’espace aérien irakien pour bombarder des positions rebelles à Boukamal, là-même où les hélicoptères irakiens ont détruit le convui de l’EIIL.

Par ailleurs, la situation syrienne, qui a provoqué le départ d’environ 40.000 réfugiés pour l’Irak, attise les tensions communautaires et confessionnelles dans la mesure où des combattants chiites et sunnites sont partis se battre en Syrie.

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