Un sénateur dénonce « les conditions de vie très précaires » des militaires français à Bangui

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Au début du mois, le général Soriano, le commandant de l’opération Sangaris, avait admis que les conditions de vie des militaires déployés depuis le 5 décembre en Centrafrique furent « très rustiques, parce qu’il fallait se déployer rapidement et monter en puissane en très peu de temps », avant d’assurer qu’elles s’étaient « améliorées depuis ». Et d’ajouter : « Cette rusticité des conditions de vie n’a pas d’impact sur la disponibilité de la force, preuve que nos soldats sont extrêmement bien préparés ».

Même si l’armée française était déjà présente à Bangui bien avant le début de l’opération Sangaris, notamment dans le cadre de la mission « Boali », les conditions de vie sur le camp établi à l’aéroport M’Poko ne pouvaient être que spartiates dans la mesure où c’est toujours le cas dans la période dite « d’entrée de théâtre ».

Quatre mois plus tard, qu’en est-il? Sénateur UMP du Val-de-Marne, Christian Cambon était en visite à Bangui, les 14 et 15 avril derniers, pour les besoins d’une missions parlementaire. Et ce qu’il a vu au camp M’Poko a fait l’objet d’une question écrite adressée au ministre de la Défense (et signalée par Mars Attaque), au sujet des « conditions de vie très précaires de soldats français en Centrafrique ».

« Leurs repas sont rarement chauds et restent très frugaux. Ils ont peu d’espace disponible au camp et deux douches sont en fonctionnement pour tout le camp. Il n’y a pas de moustiquaires sauf pour l’hôpital alors que la saison des pluies favorise la prolifération des moustiques et le risque de paludisme. Le matériel médical est contingenté pour des soldats soumis aux piqûres d’insectes, aux infections et à des désordres intestinaux », a constaté le sénateur.

« Les conditions sont moins difficiles que dans les camps de réfugiés », a encore relevé M. Cambon. « Mais une armée comme celle de la France ne doit pas faire subir de telles contraintes à ses soldats », a-t-il estimé. D’où sa question sur les moyens que compte mettre en place le ministre « pour que l’équipement et la logistique de l’armée française soient opérationnels rapidement en Centrafrique ».

Outre Bangui, et comme l’on peut s’y attendre, les conditions de vie sont aussi rudes pour les militaires français déployés dans d’autres localités, notamment dans l’ouest et  l’est du pays. Tout simplement parce qu’il est difficile de faire autrement, malgré les efforts de la logistique. C’est ainsi le cas à Bossembélé, où s’est installé le Groupement tactique interarmes (GTIA) Dragon, constitué par des éléments du 12e Cuirassiers et du Régiment de Marche du Tchad (RMT).

« En dehors de ces missions quotidiennes, la vie s’organise autour de la remise en condition du combattant, de l’entretien du matériel et du campement. La sécurité est la première règle : la garde est ainsi montée 24h/24, et les postes de combat renforcés si besoin. L’eau, élément à utiliser en bonne intelligence, provient du puits du village. La nourriture est à base de ration de combat », explique l’Etat-major des armées.

« Le terrain n’éprouve pas que les hommes : les véhicules sont entretenus et l’armement nettoyé chaque jour. Pour se détendre, les hommes du GTIA Dragon ont aménagé un espace pour la pratique du sport avec les moyens du terrain : poids avec des moulures de ciments, banc en bois, barre de fer, etc. C’est sommaire mais suffisant au maintien de la condition physique. La lecture et les parties de cartes clôturent en général des journées bien remplies », ajoute-t-il.

Photo : Militaires français du GTIA DRAGON à Bossembelé (c) EMA

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