Séoul redoute un essai nucléaire nord-coréen imminent

La Corée du Nord a vivement critiqué, le 21 avril, la prochaine tournée asiatique de Barack Obama, la qualifiant de « geste réactionnaire et dangereux » pouvant « provoquer une escalade des tensions et apporter les nuages sombres de la course à l’armement nucléaire » dans la péninsule coréenne, où le président américain est attendu dans 4 jours.

Est-ce à dire que Pyongyang se prépare à un nouvelle provovation à l’occasion de cette visite? Pour Séoul, c’est fort possible. En février, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin, avait indiqué, devant une commission parlementaire, que le site de Punggye-ri, là où furent menés les trois précédents essais nucléaires souterrains nord-coréens, était opérationnel pour en effectuer un quatrième. Toutefois, il avait précisé qu’aucun signe « de préparatifs immédiats » suggérant l’imminence d’un nouveau test n’avaient été détectés.

Sauf que ce n’est plus le cas maintenant. « Notre armée perçoit actuellement beaucoup d’activité sur et autour du site d’essais nucléaires de Punggye-ri », a ainsi affirmé Kim Min-Seok, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. « Le programme nucléaire nord-coréen a atteint un stade qui lui permet de mener un test lorsqu’il le souhaite, une fois l’ordre donné par le pouvoir à Pyongyang », a-t-il expliqué.

« La Corée du Nord parait prête à effectuer un essai nucléaire à n’importe quel moment et a dit préparer quelque chose d’inimaginable pour ses ennemis et quelque chose d’important avant le 30 avril », a ajouté Kim Min-seok, cité par l’agence Yonhap, laquelle a précisé qu’un « groupe de travail sur la gestion de crises a été mis en place entre le ministère de la Défense et le Comité des chefs d’état-major interarmées pour parer à toute éventualité ».

Le mois dernier, en réaction à la condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies portant sur des tirs de missiles balistiques, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse officielle KCNA, avait menacé de procéder à « nouvelle forme d’essai nucléaire pour améliorer notre dissuasion ».

D’après différents experts, Pyongyang pourrait tester un engin nucléaire à base d’uranium ou une ogive suffisamment miniaturisée pour être fixée sur un missile balistique. L’on imagine non sans mal l’effet qu’un nouvel essai pourrait avoir sur le plan diplomatique en pleine visite du président Obama à Séoul.

A moins que ces préparatifs sur le site de Punggye-ri ne soient qu’un coup de bluff… « Un tel test risquerait de mécontenter durablement la Chine, voisin et seul allié de poids et soutien économique de Pyongyang » a estimé Yang Moo-Jin, professeur à l’université des Etudes nord-coréennes de Séoul. « Ce serait une gifle pour la Chine, et la Corée du Nord ne se sent sans doute pas assez forte pour gérer les retombées du mécontentement de Pékin », a-t-il ajouté. Quoi qu’il en soit, on devrait rapidement le savoir…

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