Un ex-militaire français passé dans les rangs des jihadistes syriens?

Selon Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, les 4 journalistes français retenus en otage par l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), libérés le 18 avril, étaient gardés par des jihadistes francophones.

« C’est un très grand sujet. Maintenant, les gens partent plus nombreux et plus jeunes », a-t-il estimé, ce 22 avril, sur les ondes de RTL. Il y aurait ainsi, d’après lui, près de 500 Français partis se battre aux côtés des jihadistes syriens.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, va d’ailleurs un plan visant à enrailler ce phénomène. « Beaucoup d’actions ont déjà été menées. Notre action consiste à prendre les choses depuis l’amont jusqu’à l’aval. L’amont, c’est déceler tous ceux, en particulier les jeunes, qui sont portés vers cette dérive tragique. Cela suppose une cyber-surveillance parce que beaucoup de choses se font sur Internet », a expliqué M. Fabius. « Et puis, a-t-il poursuivi, il y a toute une série de dispositions à prendre pour ceux qui passent en Syrie, pour freiner, empêcher ce passage, et puis il y a ce qui se passe là-bas et la question du retour et de la réintégration », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Parmi ces 500 Français partis faire la « guerre sainte », il y aurait donc un ancien militaire français ayant servi au sein d’un régiment de parachutistes. Du moins, c’est ce que prétend un jidhadiste via une vidéo repérée sur Twitter et postée le 11 avril sur les réseaux sociaux et dans laquelle il est interrogé par un autre homme parlant français.

La qualité du son n’étant pas très bonne, l’on comprend qu’il se fait désormais appeler « Abou ». La vidéo commence par une photographie le montrant en train de prendre la pose avec un béret amarante vissé sur la tête et un Famas. « Français d’origine française, j’étais anciennement militaire dans l’infanterie parachutiste », dit-il. D’après ses propos, il a découvert l’islam grâce à des « frères » de son quartier avant de s’engager.

« Je suis rentré dans l’armée. Et j’étais bien… l’argent, les armes, le sport… Un jour, je me suis réveillé avec l’envie de partir », raconte-t-il, ce qui suppose qu’il ait déserté. Deux semaines après, il s’est converti . « J’ai fait un désaveu de cette armée », lance-t-il, la qualifiant d' »armée adverse ». Quant aux jihadistes aux côtés desquels il se bat en Syrie, il dit à leur sujet que « ce ne sont pas des compagnons d’armes », mais des « frères », avant de renier le drapeau français.

L’on n’en saura pas plus. Cet « Abou » n’a en effet pas précisé la durée de son engagement, le régiment auquel il a appartenu ou encore s’il a participé à des opérations extérieures.

En janvier dernier, la chaîne de télévision NOS avait diffusé un reportage dans le cadre de l’émission Nieuwsuur au sujet d’un certain un « Yilmaz », un ancien militaire néerlandais d’une trentaine d’années, parti lui aussi rejoindre les rangs de l’EIIL. Ce soldat renégat s’était fait remarquer en communiquant sur ses actions via, là encore, les réseaux sociaux.

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