Le Canada va déployer 6 avions CF-18 en Europe de l’Est

A Genève, le 17 avril, la Russie, l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Ukraine ont trouvé un accord à l’issue de pourparlers concernant la crise ukrainienne, alors que des militants pro-russe ont pris le contrôle de bâtiments officiels dans l’est du pays.

Ce texte appelle les parties à « s’abstenir d’actions violentes, d’actes d’intimidation ou d’actions provocatrices » et prévoit le désarmement des groupes armés illégaux et l’évacuation des bâtiments occupés illégalement pour qu’ils soient rendus à « leurs propriétaires légitimes » ainsi qu’une amnistie pour ceux qui se plieraient à ces dispositions, à l’exception de « ceux qui sont coupables de crimes capitaux ».

Chat échaudé craignant l’eau froide, cet accord, inespéré, tant les tensions sont vives, a toutefois suscité quelques réserves chez le président américain, Barack Obama.

« Je ne pense pas qu’on puisse être sûr de quoi que ce soit à ce stade », a-t-il affirmé. Si « la possibilité existe que la diplomatie puisse conduire à une désescalade de la situation (…), il faudra encore plusieurs jours pour voir si les déclarations se concrétisent », a-t-il poursuivi. « Avec les Européens, nous avons préparé des mesures supplémentaires que nous pouvons imposer contre les Russes si nous ne voyons pas d’amélioration réelle de la situation », a encore prévenu le président Obama.

« J’espère que nous verrons une application (de l’accord) dans les prochains jours, mais je ne pense pas qu’on puisse compter dessus, étant donné ce qu’on a vu dans le passé », a-t-il estimé.

La prudence est donc de mise. Et cela d’autant plus que les séparatistes pro-russes qui occupent les bâtiments officiels dans l’est de l’Ukraine restent déterminés. « Si cela porte sur toutes les places et tous les bâtiments publics, alors j’imagine qu’il faudra commencer par le Maïdan à Kiev », a ainsi déclaré Alexander Zakhartchenko, l’un de leurs responsables, à Donetsk. Par ailleurs, il faudra voir dans quelles conditions se dérouleront les élections ukrainiennes prévues en mai prochain ainsi que leurs résultats…

Quoi qu’il en soit, cela ne change pas les plans de l’Otan visant à rassurer ses pays membres d’Europe de l’Est, en particulier les Etats baltes, qui craignent une contagion de la crise ukrainienne étant donné qu’ils comptent, parmi leurs populations, d’importantes communautés russophones.
Le 16 avril, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a ainsi indiqué qu’il était question d' »avoir plus d’avions dans le ciel, plus de navires en mer » et de renforcer la préparation des forces terrestres en réponse à la situation en Ukraine.

La France va ainsi déployer en Pologne 4 avions de combat (des Rafale, dans un premier temps). D’autres pays membres de l’Otan en feront de même, comme le Canada. En effet, le Premier ministre canadien , Stephen Harper, a annoncé le déploiement de 4 CF-18 en Europe de l’Est, vraisemblablement en Pologne.

« Le Canada continue de condamner fermement l’occupation russe illégale en Ukraine ainsi que les gestes provocateurs militaires continus posés par la Russie », a fait valoir M. Harper. « Nous reconnaissons la nécessité d’accroître la sécurité et la stabilité en Europe centrale et en Europe de l’Est », a-t-il ajout.

Outre l’envoi de 6 avions CF-18, le Canada va également renforcer sa présence au Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE) de Bruxelles, en y affectant 20 officiers. Et cela, « afin de participer aux efforts de planification de l’Otan ».

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