Le gouvernement ukrainien déploie des forces dans l’est
Qui craquera le premier l’allumette près du baril de poudre? Les insurgés pro-russes qui ont pris le contrôle de plusieurs bâtiments officiels à Lougansk, Donetsk, Horlivka, Marioupol ou encore Slaviansk, dans l’est de l’Ukraine, où les forces loyalistes ukrainiennes? Quoi qu’il en soit, si la situation vient à s’envenimer, cela donnerait aux 40.000 soldats russes massés à la frontière un motif pour intervenir.
En tout cas, les propos tenus ce 15 avril par le général Valeri Kroutov, le numéro deux des services spéciaux ukrainiens (SBU) qui commande l’opération « antiterroriste » décidée il y a 3 jours par Kiev, ne vont pas aider à faire baisser la tension. Si tant qu’il soit possible de le faire.
Selon lui, ces hommes armés en tenue de camouflage et ne portant pas de signes distinctifs qui ont été vus aux côtés des militants pro-russe appartiendraient aux « troupes spéciales du GRU », c’est à dire au renseignement militaire russe. « C’est un ennemi difficile », a-t-il dit, en avançant que 300 d’entre eux venaient d’arriver, pour la plupart, à Slaviansk.
Pour autant, cela ne semble pas inquiéter le général Kroutov. « Il faut les avertir et s’ils ne déposent par les armes, on va les liquider », a-t-il dit au sujet des séparatistes pro-russes et ces hommes armés « inconnus ». Ce sont des « agresseurs » qui « utilisent les populations civiles comme bouclier », ce qui rend « notre opération très difficile à mettre en oeuvre, dans la mesure où nous ne voulons pas toucher les civils », a-t-il dit.
Le dispositif des forces loyalistes dans le secteur de Slaviansk s’appuie sur une quarantaine de blindés légers, des troupes spéciales du SBU et environ 200 parachutistes et policiers.
En outre, Kiev a annoncé l’envoi dans l’est du pays d’un bataillon de la nouvelle Garde nationale. Ce dernier est formé de volontaires ayant pris part au mouvement de Maïdan, qui, considéré comme « fasciste » par Moscou, a renversé le président pro-russe Viktor Ianoukovitch.
