Ukraine : Les pro-russes demandent la protection de la Russie

Le scénario qui s’est joué en Crimée semble se répéter pour les régions orientales de l’Ukraine. Des hommes armés et en tenue de camouflage, ne portant aucun signe distinctif, prennent le contrôle de bâtiments officiels pendant que, dans le même temps, Moscou assure de n’y être pour rien tout en faisant part de son « inquiétude » et en appelant Kiev à faire preuve de retenue.

A Gorlivka, ville de 250.000 habitants située dans la province de Donetsk, frontalière avec la Russie, des militants pro-russes ont attaqué et pris le contrôle des sièges de la police et de la municipalité. Le même mode opératoire a été utilisé à Slaviansk, où les insurgés tiennent fermement leurs positions, semble-t-il, malgré l’annonce par Kiev d’une opération « antiterroriste » pour les en déloger.

Quoi qu’il en soit, et selon l’AFP, aucune activité militaire « loyaliste » n’a été constatée ce 14 avril. La même source assure qu’une dizaine d’hommes armés, en uniforme et ayant « l’air professionnel », ont pris position devant l’hôtel de ville de Slaviansk pendant que d’autres, arrivés par camion militaire, « renforçaient les défenses autour de la localité, avec des équipements de guerre, anti-aériens et anti-chars ».

L’un des chefs de ces activistes pro-russe, Viatcheslav Ponomarev, a indiqué avoir demandé une protection à la Russie afin de « ne pas permettre un génocide de la population du Donbass (est de l’Ukraine) ». Et d’insister : « Nous demandons au président Poutine de nous aider ».

De son côté, le Kremlin a assuré que Vladimir Poutine avait reçu de nombreux appels du même type, provenant des régions de l’est de l’Ukraine et qu’il « observe la situation avec beaucoup d’inquiétude ». Selon l’Otan, photographies satellites à l’appui, il y aurait 40.000 soldats russes massés à la frontières, près à intervenir et à atteindre leurs objectifs en 4 ou 5 jours. Le président russe a en outre l’autorisation de son Parlement pour intervenir militairement en Ukraine…

Afin de calmer la situation, le président intérimaire ukrainien, Olexandre Tourtchinov, a proposé la tenue d’un référendum sur l’éventualité de donner plus de pouvoirs aux régions du pays. Mais ce scrutin serait organisé au niveau nationale. Ce que les activistes pro-russes refusent, étant donné qu’ils ne veulent que des consultations locales. Et pour cause…

Par ailleurs, le président Tourtchinov a sollicité un appui des Nations unies lors d’un entretien téléphonique avec Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU. « Nous accueillerions votre aide pour mener une opération conjointe antiterroriste dans l’est », a-t-il déclaré. « Des professionnels et des observateurs pourraient ainsi attester la légitimité de nos actions », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

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