La force Sangaris a entamé son déploiement dans l’est de la Centrafrique

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Dans un premier temps, les forces françaises engagées dans l’opération Sangaris sont intervenues principalement à Bangui afin d’y faire cesser les massacres et les exactions et d’y désarmer les groupes belligérants (c’est à dire faire respecter les « mesures de confiance ») tout en appuyant la montée en puissance de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), déployée sous l’égide de l’Union africaine.

Si les combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, à l’origine des troubles que connaît le pays depuis maintenant plus d’un an, ont été cantonnés et désarmés à Bangui, leurs adversaires, les miliciens anti-balaka, qui ne constituent pas une formation homogène, donnent du fil à retordre.

Il reste, selon le général Soriano, le commandant de l’opération Sangaris, encore deux zones où « perdurent » des tensions, à savoir le 3e arrondissement et le secteur PK12 de la capitale centrafricaine, où reste déployé le Groupement tactique interarmes (GTIA) Savoie, dont l’ossature est fournie par le 13e Bataillon de Chasseurs Alpins.

La seconde phase a débuté en février dernier, avec pour objectif de sécuriser la principale voie reliant Bangui au Cameroun, afin de rétablir les flux logistiques et la vie économique. Actuellement, cette mission est confiée au GTIA Dragon, composé par des éléments du 12e Régiment de Cuirassiers et du Régiment de Marche du Tchad (RMT), auparavant affectés au Tchad. Chaque semaine, 3 convois empruntent cet axe sous escorte militaire, ce qui représente environ 200 camions.

Enfin, il y a quelques jours à peine, la force Sangaris – plus précisément le GTIA Scorpion, armé par le 5e Régiment interarmes d’Outre-mer (RIAOM) de Djibouti – a commencé à se déployer dans l’est de la Centrafrique, avec l’objectif « de restaurer l’autorité de l’État et de faire accepter et appliquer les mesures de confiance », comme l’a indiqué le général Soriano, au cours du dernier point presse hebdomadaire du ministère de la Défense. Il s’agit là de la 3e phase de l’opération.

« Elle a été rendue possible grâce à la réussite des deux phases précédentes et aux renforts décidés par le Président de la République qui nous ont permis de maintenir simultanément notre effort à l’ouest sur la MSR et dans Bangui. Elle va permettre de favoriser l’installation de la Misca dans l’est de la RCA : celle-ci est déjà à Bambari et devrait rapidement aller encore plus à l’Est, notamment à Bria », a expliqué le général Soriano.

Cela démontre, s’il en était encore besoin, que les effectifs initiaux de l’opération Sangaris, à savoir 1.600 soldats, étaient insuffisants, malgré les dénégations officielles à l’époque…Ce n’est que le 14 février dernier que le président Hollande a annoncé un renfort de 400 hommes supplémentaires. Et l’arrivée sur le terrain, en mai prochain, de 650 militaires dans le cadre de l’opération européenne EUFOR RCA Bangui permettra « d’augmenter notre déploiement dans l’est et le nord du pays », a avancé le commandant de Sangaris.

Par ailleurs, ce dernier s’est opposé aux demandes d’organisations humanitaires, comme souhaitée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), d’évacuer 19.000 musulmans menacés par des miliciens anti-balaka (ou se faisant passer pour tels). « Les populations musulmanes sont effectivement victimes d’une grosse pression, en particulier dans l’ouest du pays. C’est un vrai sujet de préoccupation car même s’ils sont protégés dans leurs villages ou quartiers, leur liberté de circulation n’est pas encore acquise. La mission de la force Sangaris est néanmoins de les protéger, pas de déplacer les populations », a-t-il fait valoir.

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