Centrafrique : Le général Soriano distingue trois types de miliciens anti-balaka

Il y avait les combattants de l’ex-Séléka, la coalition rebelle qui, ayant pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, ont commis de nombreuses exactions à l’égard des populations chrétiennes. Puis, les milices d’auto-défense « anti-balaka », qui existaient bien avant la crise centrafricaine, sont réapparues pour se livrer à des actions de représailles aveugles. Depuis, plusieurs groupes se réclament de ces dernières, avec des individus qui s’en sont auto-proclamés responsables.

En février dernier, le général Soriano, le commandant de l’opération française Sangaris, avait qualifié les miliciens anti-balaka de « hors-la-loi » et d' »ennemis de la paix » tandis que la président centrafricaine de transition, Mme Catherine Samba Panza, leur promettait « d’aller en guerre » contre eux.

Ces derniers jours, des hommes armés passant pour des miliciens anti-balaka ont pris à partie, à plusieurs reprises, les soldats de l’opération Sangaris et ceux de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA). Le 1er avril, le président Hollande, à l’issue d’un entretien avec Mme Samba Panza, à l’Elysée, a évoqué des fauteurs de troubles dotés « d’armes modernes », alors que les milices d’auto-défense, au début, ne disposaient que de vieux fusils et de machettes.

En fait, il y a « anti-balaka » et « anti-balaka ». Le général Soriano, lors du dernier point presse hebdomadaire du ministère de la Défense, a établi des distinctions entre les différents groupes se réclamant de ces milices.

« Les anti-balakas sont une nébuleuse dont on peut distinguer trois composantes », a-t-il dit, avec une « frange dure », des anti-balakas « historiques » qui « ne sont pas organisés et dont les actions sont aujourd’hui limitée », et, enfin, des « pillards qui veulent faire régner leur loi en rackettant la population et qui utilisent l’étiquette ‘anti-balakas’ pour justifier leurs crimes ».

Selon le commandant de Sangaris, il n’y a aucune « coordination entre ces trois composantes, qui suivent leur propre agenda ». Quant à la frange dure qu’il a évoquée, il a précisé que « nous n’avons pas affaire à des radicaux » et que « leurs actions restent isolées ».

Enfin, le général Soriano a estimé que la crise centrafricaine n’est pas liée à un problème interconfessionnel, « même si le fait religieux est une des données ». Et d’expliquer : « la dimension interconfessionnelle a largement été instrumentalisée par certains pour en faire l’origine des tensions et pour mieux diviser les populations ».

Aussi, le probème serait « purement politique ». « Tous les acteurs s’accordent à le penser dans le pays, y compris tous les hauts dignitaires religieux », a-t-il ajouté. Sans doute faut-il regarder vers l’ancien président centrafricain, François Bozizé, même si ce dernier se défend de jouer le moindre rôle dans la crise que traverse son pays.

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