Les relations tendues avec Moscou pourraient compromettre le projet de blindé franco-russe « Atom »

Ces derniers jours, et avec les événements en Crimée, il a beaucoup été question du sort des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) commandés par la Russie à la France. Vont-ils être livrés conformément à ce qui avait été prévu par le contrat signé en juin 2011? L’on aura la réponse à cette question en octobre prochain, selon Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense.

En attendant, la coopération militaire entre Paris et Moscou est suspendue. Et cette situation ne concerne pas seulement les BPC. Par exemple, l’électronicien Sagem fournit des caméras thermiques pour les chars russes T-90 ainsi que des équipements optroniques pour les hélicoptères Ka-52 Alligator.

En outre, en septembre 2013, Renault Trucks Defense (RTD), une filiale du groupe Volvo, a annoncé un partenariat conclu quelques mois plus tôt avec le constructeur Ural Vago Zavod (UZV) afin de produire en commun l’Atom, un véhicule blindé 8×8 destiné à remplacer les BTR-80 encore en service dans les forces armées russes.

Dans le cadre de ce programme, RTD fournit « la chaîne cinématique » destinée à ce nouveau véhicule devant « d’une mobilité équivalente en tout terrain à celle d’un engin chenillé ». Et, en la matière, l’industriel français a l’expérience du VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie) mis en oeuvre par l’armée de Terre.

Seulement, avec la détérioration des relations entre la Russie et les pays occidentaux, et donc la France, que va-t-il se passer? « Le projet marque le pas puisque la situation politique est celle que vous connaissez, mais ça ne veut pas dire que ça s’arrête », a répondu Marc Chassilian, le directeur du marketing de RTD, selon l’AFP.

Mais le dossier est encore plus compliqué qu’il n’y paraît. En effet, l’Atom doit en principe être équipé d’un moteur fournit par Volvo. Or, d’après le quotidien Dagens Industri, il va falloir revoir les plans car pour Stokholm, « la politique est claire : entreprises suédoises ne doivent pas fournir l’armée russe ou l’industrie russe de la défense avec du matériel militaire qui risquerait d’être utilisé contre les soldats suédois ».

« Comme les autres, nous sommes totalement soumis aux autorisations que les gouvernements voudront bien nous donner », a rappelé M. Chassilian. « Si le gouvernement suédois dit: on ne fournit pas le moteur, nous nous plierons aux décisions du gouvernement », a-t-il poursuivi, sans pour autant confirmer l’information de Dagens Industri.

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