Le Japon s’autorise à exporter des « matériels de défense »

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Tirant les leçons de son passé, marqué par son rôle et surtout sa défaite lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon s’imposa une Constitution pacifiste et de règles strictes lui interdisant toute exportation d’armes. Chose que l’Allemagne se garda bien de faire.

Pour autant, et bien que bénéficiant du « parapluie » américain pour assurer sa sécurité, le pays dispose de forces armées (appelée forces d’autodéfense) bien équipées et dont le budget va augmenter au cours des prochaines années en raison des tensions territoriales avec la Chine et de la menace nord-coréenne. En outre, l’archipel peut s’appuyer sur une industrie de défense qui ne manque pas d’atouts, que ce soit dans les domaines de l’aéronautique (grâce, cela dit, au soutien des Etats-Unis), de la construction navale et de l’armement terrestre.

Seulement, l’interdiction d’exporter des équipements militaires a pour conséquence d’empêcher les industriels nippons du secteur de l’armement de participer à des programmes internationaux (à l’exception de ceux conduits par les Etats-Unis) et de rendre plus coûteuses les productions nationales, comme par exemple le char lourd T-90 (voir photo) qui est l’un des plus chers au monde, étant donné qu’il n’est en service qu’au sein des forces d’autodéfense (on connaît cela avec le Leclerc en France.. mais il y aurait beaucoup à en dire).

Depuis 2011, l’idée du gouvernement japonais, qu’il soit d’ailleurs de droite ou de gauche, est d’assouplir ces règles contraignantes pour les industriels de l’Archipel. Et un pas supplémentaire vient d’être franchi par le Premier ministre conservateur, Shinzo Abe, avec l’approbation d’une nouvelle doctrine en matière d’exportation de matériels militaires. Ou plutôt de matériels de « défense », ce qui revient au même mais cela permet de sauver les apparences. Une annonce allant dans ce sens a été faite le 1er avril.

Cependant, ces exportations japonaises seront soumis à quelques principes : il sera interdit de vendre du « matériel de défense » à des pays susceptibles de menacer la sécurité mondiale et le gouvernement devra s’assurer contre le risque de possible ré-exportation vers un pays tiers.
« En vertu de ces nouveaux principes nous avons pris des mesures pour rendre les transferts d’équipements de défense plus transparents. Ceci contribuera à la paix et la coopération en vertu du principe d’un pacifisme proactif », a expliqué le secrétaire général du gouvernement Yoshihide Suga.

Quoi qu’il en soit, cette décision permettra ainsi au Japon de prendre part à des projets de production de nouveaux matériels militaires et d’exporter des systèmes d’armes vers des pays en froid avec Pékin ou qui sont situées le long des routes maritimes où la libre circulation est une nécessité pour l’économie nippone.

Par ailleurs, Shinzo Abe voudrait également autoriser aux forces japonaises, dont la seule mission est défendre le territoire nationale, de mener des opérations hors de leurs frontières. L’idée du Premier ministre nippon serait en effet de permettre au Japon de se porter au secours d’alliés dans le cadre d’un dispositif d’auto-défense collective.

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