Boeing va utiliser le F-15E pour lancer des micro-satellites

Par le passé, l’avion de combat F-15 pouvait être en mesure de détruire des satellites grâce au missile ASM-135 ASAT, abandonné depuis. Désormais, il est question d’utiliser cet appareil, du moins dans sa version E, pour en mettre sur orbite.

Le 24 mars, le site du Federal Business Opportunities a indiqué que la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency, l’agence de recherche & développement du Pentagone) venait d’attribuer à Boeing un contrat d’une valeur totale de 104 millions de dollars pour construire, dans un premier temps, 11 systèmes aéroportés permettant de placer sur une orbite basse des satellites d’une masse de 45 kg. Et cela dans le cadre du programme Airborne Launch Assist Space Access (ALASA), lancé en novembre 2011.

L’objectif d’un tel projet est de réduire à les fois les coûts et les délais de lancement. Cette idée n’est pas nouvelle : les Etats-Unis ont en effet déjà un certain savoir-faire dans ce domaine, notamment grâce à la société Orbital Sciences, qui utilisait un bombardier B-52 pour faire partir un lanceur contenant un micro-satellites.

Sauf que Boeing prévoit de faire appel au F-15E pour lancer le module ALASA. Ce dernier, imaginé par la division « Phantom Works Advanced Space Exploration » du constructeur, est long de 7,3 mètres. Il sera libéré à une altitude de 40.000 pieds, ses 4 moteurs principaux prenant ensuite le relais pour placer sur une orbite basse un micro-satellite. Ce procédé permettrait de faire baisser de 66% le coût d’un lancement.

D’autres pays ont des projets similaires. En 2010, le gouvernement israélien avait confié un contrat à cette fin à Rafael Advanced Defense Systems. « Nous voulons et devons pouvoir observer des territoires, aussi étendus soient-ils, et cela en permanence », avait expliqué le général Ido Nahoshtan, alors responsable des forces aériennes de l’Etat hébreu.

En Europe, le programme Aldebaran, qui réunit le Centre national d’études spatiales (CNES) ainsi que les agences spatiales espagnole et allemande, et dont on ignore précisément l’état d’avancement, prévoyait d’utiliser un avion de combat (un Rafale M, aux dernières nouvelles) pour mettre en oeuvre un MLA (micro-lanceurs aéroportés) censé être en mesure de mettre en orbite une charge comprise entre 50 et 70 kg.

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