Bangui : Plusieurs tués dans une fusillade ayant impliqué des soldats tchadiens

Les circonstances de ce nouvel incident impliquant des soldats tchadiens à Bangui sont encore confuses. Dans un premier temps, un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), dont les propos ont été rapportés par l’AFP, a indiqué qu’au moins 8 personnes avaient été tuées, le 29 mars, par des soldats tchadiens « venus de leur pays pour rapatrier leurs compatriotes qui désirent quitter (la RCA) ont ouvert le feu sur les habitants des quartiers nord » de la capitale centrafricaine. « Nous tentons de recouper les informations pour savoir ce qui s’est exactement passé », a-t-il ajouté.

Selon des gendarmes centrafricains, des tirs ont effectivement été entendus dans les environs des quartiers de Gobongo, Galabadja et Foûh, à majorité chrétienne. « Les soldats tchadiens ont tiré dans tous les sens. Les habitants des quartiers nord, pris de panique, se sont mis à fuir, provoquant ainsi une débandade généralisée dans le secteur », ont témoigné des habitants, d’après la même source.

Plus tard, Francis Che, le chargé de communication de la Misca, a précisé au Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en RCA (RJDH) que ces « soldats tchadiens étaient de retour d’une opération de ratissage dans le nord » du pays en ramenant « une importante quantité d’armes, d’explosifs et de munitions » et, qu’arrivés à hauteur du PK12, « ils sont tombés dans une embuscade visiblement tendue par des miliciens anti-balaka ». Et d’ajouter : « Ils ont riposté dans la direction d’où provenaient les tirs ».

Au moins deux membres de la MISCA ont été blessés lors de cet échange de tirs, ce qui, pour son porte-parole, prouve que les « soldats étaient bel et bien attaqués et qu’ils ne pouvaient que riposter ».

Seulement, un autre officier de la force panafricaine a quant à lui indiqué, à l’AFP, le 30 mars, que  « les soldats tchadiens ont été visés par une grenade qui a blessé l’un d’entre eux », ce qui a entraîné une riposte de leur part.

Pour RFI, l’implication d’anti-balaka « surexcités » dans cet incident ne semble faire aucun doute. « Certains ont des grenades chinoises à la main, d’autres des couteaux ou même des kalachnikovs. Les coups de feu résonnent, l’ambiance devient hostile. Au centre Don Bosco qui regroupe une paroisse et un lycée, les habitants du quartier, terrifiés, viennent grossir les rangs des milliers de déplacés qui vivent là », peut-on lire sur le site Internet de la radio.

Côté anti-balaka, l’on nie être à l’origine de la fusillade. « PK12 est contrôlé par la Misca et les troupes française de Sangaris. Aucun de nos hommes n’a tiré. Ce qui s’est passé est un acte délibéré des hommes du contingent tchadien de la Misca, et c’est vraiment regrettable », a fait valoir, selon le RJDH, Patrice Edouard Ngaïssona, l’un de leurs responsables auto-proclamés. Même chose pour Brice Namsio, un de des porte-parole des miliciens. « Il s’agit d’une provocation. Des hommes, femmes et enfants, ont été tués innocemment alors que personne n’a attaqué les Tchadiens », a-t-il affirmé.

En tout cas, le bilan ne cesse de s’alourdir depuis. « Il y a déjà 24 corps recensés et ramassés, et plus de cent blessés graves » dans les quartiers nord de Bangui, a affirmé Mme le maire de la petite commune de Bégoua; situé à la périphérie de Bangui. « On continue de ramasser des corps, et les blessés sont de plus en plus nombreux. On est dépassé », a-t-elle poursuivi.

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