Quel avion de combat pour l’Argentine?

D’une certaine manière, le contrat FX-2 brésilien, attribué au constructeur suédois Saab pour la livraison de 36 avions JAS-39 Gripen, ou encore l’intention du Venezuela, qui dispose déjà d’appareils russes SU-30, d’acquérir des SU-35 obligent les autres pays sud-américains à suivre le mouvement et à moderniser leurs forces aériennes.

Le Chili aurait ainsi l’intention d’équiper son aviation de 10 F-16 Block 50 neufs et de 36 autres  d’occasion mais modernisés auprès des Pays-Bas. La Colombie, qui entretient des relations tumultueuses avec son voisin vénézuelien, envisage de remplacer ses Kfir israéliens (en fait, des Mirage revus et corrigés par Israël) par, là encore, des F-16 de seconde main qui seraient remis à niveau avec l’intégration d’un radar AESA.

L’Argentine a également la volonté de moderniser ses forces aériennes, qui reposent actuellement sur une flotte de Mirage IIIEA/DA et 5P Mara. Seulement, les moyens financiers de Buenos Aires limitent grandement la marge de manoeuvre, ce qui laisse parfois l’impression que les responsables de la Fuerza Aérea Argentina ne savent pas trop ce qu’ils veulent.

En août dernier, la presse anglaise, qui suit de près l’actualité argentine en raison des Malouines/Falklands, avait avancé que Buenos Aires envisageait d’acquérir 20 Mirage F1 retirés du service en Espagne. Le tout pour 221 millions de dollars. Finalement, et après un vote au Parlement argentin, il fut décidé de commander officiellement auprès de Madrid 16 appareils.

Seulement, au début de cette année, Buenos Aires changea d’avis. Exit les 16 Mirage F1M… La presse locale rapporta que l’état-major argentin étudiait d’autres options, dont la reprise des Mirage 2000 brésiliens, achetés d’occasion à la France en 2005 et remisés quelques jours plus tôt, et l’achat de Kfir Block 60 de facture israélienne.

Ce qu’a confirmé, cette semaine, le ministre argentin de la Défense, Agustin Rossi. « Le Kfir israélien est une des options que nous étudions, mais nous en regardons aussi d’autres », a-t-il dit lors du salon aérien de Santiago, au Chili. « Nous espérons prendre une décision cette année », a-t-il ajouté.

Le Kfir Block 60 constitue une bonne alternative, dans la mesure où il permettrait à l’aviation argentine de disposer, à moindre coût (20 millions de dollars), d’un appareil au potentiel de 8.000 heures de vol, doté d’équipements électroniques et informatiques moderne, voire d’un système de liaison de données et d’un radar AESA (à antenne active, ndlr) EL/M-2032.

Quant aux options évoquées par le ministre argentin, il n’est pas impossible que Buenos Aires regarde vers la Russie, l’acquisition d’hélicoptères Mil Mi-17 ayant fait sauter un tabou dans ce domaine. Une autre piste pourrait être chinoise. Lors du dernier salon du Bourget, des représentants de la Fabrica Argentina de Aviones (FAdeA) ont en effet indiqué avoir des discussions avec des responsables chinois pour une co-production éventuelle du JF-17/FC-1, développé par Chengdu Aicraft Corporation. Avion de combat multi-rôle, ce dernier équipe notamment les forces aériennes pakistanaises. Comme le Kfir Block 60 israélien, son prix est attractif, de l’ordre de 20 millions de dollars.

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