Centrafrique : Les milices anti-balaka seraient noyautées par les partisans de l’ancien président Bozizé

Les violences se porsuivent à Bangui. Dans la nuit du 27 au 28 mars, l’explosion, dans le quartier Kango d’une grenade (ou de plusieurs…) au milieu d’une veillée funèbre a fait au moins 20 tués, selon Denis Wangao Kizimalé, le ministre centrafricain de la Sécurité publique, qui a évoqué une action d’un « groupe d’extrémistes bien connu des services ». Selon l’AFP, plusieurs habitants ont attribué cette attaque « à des musulmans ». De quoi encore ajouter de la confusion à une situation déjà bien compliquée.

Dans ce contexte, les miliciens anti-balaka, formés en réaction aux exactions commises par les combattant de l’ex-Séléka, qui renversèrent le président Bozizé voilà maintenant plus d’un an, s’en prennent désormais directement aux forces internationales déployées dans le pays. Ces derniers, déjà qualifiés de « bandits » en raison des atrocités et des pillages qu’ils commettent, sont désormais considérés comme des « ennemis » par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA).

La question de savoir si ces miliciens sont manipulés par l’ancien président centrafricain se pose depuis plusieurs semaines. « François Bozizé et des membres de sa famille manipulent les groupes qui font la chasse aux musulmans », écrivait,  il y a quelques semaines, le quotidien Le Monde, en s’appuyant sur des propos tenus par des responsables militaires français.

Or, les derniers évènements vécus à Bangui renforcent encore cette hypothèse. Pour le général Soriano, le commandant de l’opération Sangaris, il est clair que les anti-balakas sont manipulés. « C’est une façon aussi de déstabiliser le gouvernement. Mais alors, qui y a-t-il derrière tout cela? Selon nous, au regard des modes d’action qui sont adoptés, il y a très vraisemblablement d’anciens militaires. Quand on voit la façon dont les actions sont menées, quand on voit la détermination, quand on voit aussi la précision des tirs… », a-t-il affirmé, d’après RFI.

D’anciens militaires centrafricains seraient donc aux côtés des anti-balaka… Et qui dit ex-soldats, dit souvent aussi partisans de François Bozizé… Ce dernier se défend de jouer un quelconque rôle à Bangui. Seulement, la diffusion récente de l’enregistrement d’une conversation qu’il a eue avec un chef anti-balaka prouve le contraire.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]