Un rapport prévient que le F-35 ne sera pas prêt au combat dans les délais fixés

Depuis la restructuration, en 2012, du programme d’avion dit de 5e génération F-35, confié à Lockheed-Martin, les estimations du coût d’acquisition et du calendrier des livraisons sont restés dans les limites qui avaient été fixées. Et des progrès ont même été constaté dans certains domaines.

Seulement, d’après un rapport du Government Accountability Office (GAO), qui est en quelque sorte l’équivalent américain de la Cour des comptes française, le Pentagone doit s’attendre à rencontrer de nouveaux problèmes.

En effet, les retards constatés dans le développement et les test des logiciels indispensables pour valider la capacité opérationnelle du F-35 ont pris du retard. Conséquence : la mise en service de l’appareil, prévue en juillet 2015 pour la version B (décollage court et atterrissage vertical), destinée à l’US Marine Corps, pourrait être reportée de 13 mois supplémentaires.

Et comme il y a autant de logiciels différents que de versions de l’appareil, le GAO estime que le même risque pèse sur la capacité opérationnelle initiale des avions destinés à l’US Air Force (F-35A) et à l’US Navy (F-35C). La première table sur une mise en service en 2016 tandis que la seconde compte sur 2018, voire 2019.

La mise au point de tels logiciels est compliquée. L’ALIS (Autonomic Logistics Information System), indispensable pour faire voler l’appareil, compte pas moins de 10 millions de lignes de code…

En janvier dernier, déjà, le directeur des évalutions et essais opérationnels des nouveaux équipements du Pentagone avait dénoncé les « performances inacceptables » du logiciel « Avionique » du F-35B.

« Il n’y avait pas de surprises dans ce rapport et tous les éléments mentionnés sont bien connus de nous, des partenaires internationaux du F-35 et des équipes de l’industriel », a fait valoir le lieutenant-général Chris Bogdan, le responsable du programme au sein du Pentagone, en réponse au document établi par le GAO.

Les logiciels « restent encore notre risque technique numéro un et nous avons mis en place des processus d’ingénierie pour mieux aborder la complexité de l’écriture, des tests et de l’intégration » de ces programmes informatiques, a-t-il ajouté.

De son côté, Lockheed-Martin a assuré que le logiciel devant faire tourner le système d’armes du F-35B serait prêt dans les délais pour que l’USMC puisse disposer d’appareils aptes au combat en juillet 2015.

Dans son rapport, le GAO rappelle que le F-35 est le programme d’acquisition « le plus coûteux et le plus ambitieux » du Pentagone, lequel devra débourser 400 milliards de dollars pour en acqérir 2.400 exemplaires d’ici 2037. Et cela, sans compter les dépenses nécessaires au maintien en condition opérationnelle (MCO) durant la durée de vie des appareils (on dépasse les 1.000 milliards de dollars, d’où son surnom de « trillion program »).

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