Que reste-t-il de la marine ukrainienne?

Avant l’annexion de la Crimée par la Russie, l’état de la marine ukrainienne n’était pas des plus florissants, la plupart de ses navires étant d’origine soviétique et datant même, pour certains d’entre-eux, de la fin des années 1950.

Cependant, avec ses quelques bâtiments les plus récents, comme la frégate U-130 Hetman Sahaydachniy ou la corvette U-209 Ternopil, mise en service en 2006, la marine ukrainienne a récemment participé à plusieurs missions dans un cadre international, notamment avec l’Otan (opérations Active Endeavour en Méditerranée et Ocean Shield au large de la Somalie).

Mais l’affaire de Crimée illustre l’adage selon lequel il ne faut jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier. L’action des forces russes dans cette désormais ancienne république autonome ukrainienne aura fortement amoindri les capacités navales de Kiev, qui n’étaient déjà pas élevées.

Ainsi, deux des trois bases navales de la marine ukrainienne étaient situées en Crimée : l’une à Sébastopol, où était implantée l’académie navale, l’autre à Novoozerne, dans l’ouest de la péninsule. Toutes sont désormais passées sous contrôle russe.

La situation aurait été moins grave si les navires qui y étaient affectés avaient pu appareiller pour rejoindre la base d’Odessa ou s’ils avaient été en mission… Car les forces russes ne se sont pas arrêtées aux emprises de la marine ukrainienne : elles se sont emparées des bateaux alors au mouillage, après les avoir empêchées de partir.

Les commandos russes sont ainsi montés à l’abordage de plusieurs navires, sans rencontrer une grande résistance, les marins ukrainiens, sans ordres clairs donnés par Kiev,  étant divisés, semble-t-il, sur la conduite à tenir, comme cela a été le cas lors de l’assaut du navire de débarquement  Konstiantyn Olchanski, lequel avait pris part, en 2011, à l’évacuation de Libye de ressortissants étrangers. Certains ont chanté l’hymne national ukrainien, d’autres, selon les médias locaux, ont décidé de passer du côté russe.

Généralement, la prise des navires s’est faite sans heurt, comme celle de l’unique sous-marin de la marine ukrainienne de classe Fox-Trot U-01 Zaporizhzhia, dont le pacha a négocié la reddition de son équipage.

Au total, 17 navires ukrainiens sont désormais passés sous pavillon russe. Mais au vu de leur état et de leur âge, il n’est pas certain que ce soit une belle affaire. A moins que le kilo de feraille soit assez intéressant pour en tirer un bon prix.

Il ne reste plus à la marine ukrainienne que 5 navires, dont la frégate U-130 Hetman Sahaydachniy qui a accosté à Odessa à son retour de mission dans l’océan Indien. Au début du mois, des médias russes (dont on se demande s’ils ne s’inspirent pas du Gorafi), avaient annoncé la défection de ce bâtiment. Il n’en a donc rien été.

Ce total devrait être bientôt porté à 6, la corvette Volodymyr Velykyi étant en cours de construction au chantier naval de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. Encore une chance que ce dernier ne soit pas situé en Crimée.

Photo : U-130 Hetman Sahaydachniy

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