Nouvelle flambée de violence dans le secteur PK-5, à Bangui

Au moins une quinzaine de personnes ont été tuées depuis le 22 mars lors de violences entre des groupes armés, à Bangui, principalement aux abords du quartier commerçant du secteur PK-5.

« Quatre personnes, dont deux sujets musulmans, ont été tuées et sept blessées au PK-5 dans des affrontements entre groupes armés, notamment des anti-balaka et musulmans retranchés dans ce secteur visé par des attaques d’individus armés depuis plusieurs semaines », a expliqué, il y a 3 jours, un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), la force panafricaine déployée à Bangui.

Depuis, d’après un communiqué de Médecins Sans Frontières (MSF) publié ce 25 mars, le bilan s’est alourdi. « La tension est encore montée d’un cran. Des tirs nourris d’armes automatiques et des jets de grenades ont eu lieu aux alentours des quartiers PK-5 et PK-12 », explique l’ONG.  « Suite à ce pic de violence, MSF a pris en charge 38 personnes blessées », dont 3 sont décédées par la suite, précise le texte.

De son côté, la Croix-Rouge Centrafrique a indiqué avoir ramassé, depuis le 22 mars, une « quinzaine de cadavres » dans les environs du quartier commerçant du PK-5, où des musulmans sont assiégés par des miliciens anti-balaka et des pillards.

Lors de ces affrontements, les militaires français de l’opération Sangaris et ceux de la MISCA ont été pris à partie. Ce qui les a contraint à riposter. D’après des témoignages recueillis par l’AFP auprès des habitants du quartier, les anti-balaka aurait perdu 8 hommes, dont un de leurs chefs.

Cette flambée de violence coïncide avec l’anniversaire de la prise du pouvoir de la coalition rebelle de la Séléka, qui, formé en grande partie par des combattants musulmans, a commis de nombreuses exactions à l’égard des populations chrétiennes, ce qui a provoqué une réaction des milices anti-balaka, lesquelles cherchent à se venger, quitte à se rendre coupable d’atrocités.

« Ces nouveaux affrontements sont la preuve que nous ne sommes toujours pas revenus à une situation normale et que, malgré la présence des troupes armées internationales, les violences continuent, a expliqué  Hakim Chkam, le chef de mission MSF en RCA. « Depuis plusieurs semaines, des milliers de musulmans sont piégés dans ces quartiers protégés, tant bien que mal, par les forces internationales de la vindicte des miliciens anti-balaka », ajouté l’ONG.

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