La France prête à renforcer la mission de police du ciel de l’Otan dans les pays baltes

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée à Tallinn, en Estonie, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a tenu des propos fermes à l’égard de l’attitude de la Russie en Ukraine.

« La crise que traverse le continent européen est la plus grave depuis la fin de la guerre froide », a-t-il dit, reprenant ainsi les termes utilisés il y a deux jours par Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan. « L’occupation militaire de la Russie en Crimée menace les fondements de la paix et de la sécurité en Europe », a insisté le ministre. « ‘

« L’annexion de ce territoire ukrainien est totalement contraire à l’Acte final d’Helsinki signé en 1975, au mémorandum de Budapest datant de 1994 et aux principes de toutes les organisations européennes dont la Russie est membre : Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, Conseil de l’Europe », a encore expliqué M. Le Drian.

Aussi, il a rappelé « combien la France, comme l’ensemble de l’Europe, juge inacceptable l’agression d’un territoire européen souverain par la Russie » tout en affirmant être venu à Tallin porter « le message de solidarité et de fermeté de la France ». Et d’ajouter : « La Russie ne peut attendre de notre part aucune reconnaissance de l’annexion de la Crimée.

Après avoir fait valoir que « la sécurité de l’Europe est notre bien le plus cher » et que « France est aux côtés de ses alliés », M. Le Drian a évoqué « l’attachement à la défense collective de l’Alliance atlantique et l’article 5 ».

Pour rappel, cet article indique : « Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence, elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique-Nord ».

Au passage, on notera que M. Le Drian n’a pas invoqué l’article 42 paragraphe 7 du Traité de Lisbonne, qui stipule que les « Etats membres de l’UE doivent assistance à l’un d’eux s’il est attaqué, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies »….

Cela étant, le ministre de la Défense a indiqué que la France « était disponible pour renforcer la mission de police du ciel dans les Etats baltes », menée dans le cadre de l’Otan. Actuellement, ce sont des F-15 américains qui y sont engagés. Si une telle décision était prise, Paris enverrait « 4 avions de chasse de l’armée de l’Air ».

« Ces mesures de réassurance militaire concernent également notre disponibilité pour participer aux missions de contrôle et de surveillance des espaces aériens alliés proches de la zone de crise, ainsi qu’au recueil de renseignement », a ajouté M. Le Drian. Là, ce serait des avions de surveillance E3F AWACS qui seraient sollicités pour effectuer des vols réguliers au-dessus de la Pologne et de la Roumanie depuis leur base de Bourges-Avord.

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