Pour l’Otan, la crise ukrainienne est la « plus grave menace pour la stabilité de l’Europe depuis la Guerre froide »

En décembre 1991, la fin de l’Union soviétique s’effaçait pour laisser la place à la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale rassemblant les désormais anciennes républiques de l’empire communiste. La Guerre froide prenait alors fin.

Mais pour certains experts russes, l’affaire de l’annexion par Moscou de la Crimée, jusqu’alors territoire ukrainien bénéficiant déjà d’une large autonomie, annonce une nouvelle ère de confrontations avec l’Occident.

« Nous sommes au début, mais pas à la fin, d’une évolution houleuse des évènements », a ainsi estimé Nikolaï Petrov, professeur à la Haute École d’Économie de Moscou, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. « Le discours de Poutine a conclu l’étape actuelle de l’absorption de la Crimée. La question est : que va-t-il se passer ensuite? », a-t-il demandé.

Après avoir enlevé l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud à la Géorgie, en 2008, le Kremlin a désormais intégré la Crimée au sein de la Fédération de Russie. Va-t-il s’en tenir là? La Biélorussie, la Transnistrie, en Moldavie, le Kazakhstan ou encore la partie est de l’Ukraine sont les territoires régulièrement cités comme étant des objectifs potentiels à venir.

« Poutine a déclaré la guerre à l’Occident et aucune réconciliation n’est possible », a avancé M. Petrov. « Le rattachement de la Crimée est un tournant décisif de la politique extérieure de la Russie », a renchéri Dmitri Trenin, directeur de l’antenne du Centre Carnegie à Moscou.

En attendant, pour le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, le rattachement de la Crimée à la Russie « constitue un signal d’alarme pour la communauté euro-atlantique, pour l’Otan et pour tous ceux qui sont engagés dans la défense d’une Europe entière, libre et en paix ».

« Nous avons connu d’autres crises en Europe ces dernières années : les Balkans dans les années 90, la Géorgie en 2008. Mais il s’agit là de la plus grave menace à la sécurité et à la stabilité de l’Europe depuis la fin de la Guerre froide », a-t-il fait valoir, lors d’un déplacement à Washington.

« Si elle continue sur cette lancée, la Russie fait le choix de s’isoler sur la scène internationale », a encore poursuivi M. Rasmussen, qui a une nouvelle fois appelé Moscou « à cesser toutes activités militaires envers l’Ukraine et à rechercher avec son voisin un dialogue pacifique ».

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