Londres suspend sa coopération militaire avec Moscou

Après les Etats-Unis et le Canada, c’est au tour du Royaume-Uni d’annoncer le gel de toute coopération militaire avec la Russie, en raison de l’attitude de cette dernière en Crimée. L’annonce en a été faite ce 18 mars par William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères.

« Nous avons suspendu la coopération militaire avec la Russie suite aux événements en Ukraine. Nous avons annulé les exercices navals conjoints des Etats-Unis, de la France et de la Russie, des escales de navires britanniques dans des ports russes, y compris à Saint-Pétersbourg, suspendu des contacts de militaires et fonctionnaires au niveau des ministères de la Défense », a ainsi indiqué le chef du Foreign Office.

Ces mesures concernent, a-il précisé, également les licences d’exportation ainsi qu’à la « mise au point d’un accord de coopération militaire technique ». Les visites croisées entre états-majors sont aussi suspendues.

L’exerice naval évoqué par le ministre doit être celui appelé FRUKUS, qui, comme l’acronyme l’indique, rassemble la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. L’édition 2014 doit justement avoir lieu près des côtes britanniques. En 2008, conflit russo-gérorgien oblige, la marine américaine et la Royal Navy renoncèrent à y participer.

Mais FRUKUS 2014 ne devrait pas être le seul exercice naval qui passera à la trappe cette année. Il y a des chances pour que les manoeuvres Nothern Eagle, qui réunissent les forces navales américaines, norvégiennes et russes soient aussi annulées.

« Il s’agit d’un exercice tripartite. Comme les Etats-Unis ont gelé leur coopération militaire avec la Russie jusqu’à nouvel avis, la conséquence est que cet exercice n’aura probablement pas lieu en mai comme prévu. Cela signifie aussi que la conférence de planification qui est prévue pour la fin mars, ou début avril, a été suspendue jusqu’à nouvel avis », a expliqué Marita Isaksen Wangberg, porte-parole du minsitère norvégien de la Défense.

Quant à la France, pour le moment, et hormis les propos du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au sujet de l’annulation, puis du gel de la livraison de deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) à la marine russe, il n’est pas question de suspendre la coopération militaire avec Moscou. A moins que le Kremlin prenne des décisions qui justifieraient un « troisième niveau des sanctions ».

Outre la vente de navires, la coopération militaire franco-russe est relativement importante. Des industriels français tentent de placer leurs « billes » en Russie, où les dépenses militaires vont augmenter de 40%, rappelle le quotidien Le Monde, dans les trois ans à venir.

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