Crimée : Pour le Premier ministre ukrainien, le conflit est « entré dans une phase militaire »

D’après des informations données Kiev, un militaire ukrainien aurait été tué lors d’un assaut contre une base de Simféropol, chef-lieu de la Crimée. Et cela, quelques heures après la signature par le président russe, Vladimir Poutine, d’un traité rattachant la péninsule à la Russie. Ce qui est une « confiscation de territoire », pour Joe Biden, le vice-président américain.

Selon le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, le soldat a été mortellement touché au cou. Au moment des faits, il montait la garde d’un bâtiment abritant les services photos du Centre militaire de topographie et de navigation. « Tous les militaires qui se trouvaient sur le territoire de cette unité se sont vu confisquer leurs papiers. On leur a dit qu’ils étaient arrêtés », a-t-il ajouté.

D’après le témoignage d’un photographe de l’AFP, une dizaine d’hommes armés ont pénétré à l’intérieur de la base ukrainienne, alors encerclée par des forces pro-russes. Une rafale d’arme automatique a ensuite été entendue. Est-ce à ce moment que le militaire a été mortellement blessé?

L’une des premières décisions des autorités sécésionnistes de Crimée après le référendum mettant la péninsule sur la voie d’un rattachement à la Russie a été d’annoncer la dissolution des unités de l’armée ukrainienne présentes sur le territoire, leurs bases étant déjà encerclées depuis la fin février par des militants pro-russes ou des « miliciens d’auto-défense », comme l’a prétendu M. Poutine (en fait, vraisemblablement des militaires russes ne portant aucun signe distinctif).

Le président du parlement de Crimée, Volodymyr Konstantinov, a prévenu : sout les militaires ukrainiens se rallient, soient ils partent. En revanche, pour Kiev, il est hors de question qu’ils s’en aillent. Mais, dans le même temps, il est exclu qu’ils aient recours à la force… Le supplice de Tantale revisité, en quelque sorte…

Avant le référendum du 16 mars, Simféropol avait indiqué que les soldats de l’armée ukrainienne originaire de Crimée seraient autorisés à rester et même à rejoindre les rangs de l’armée russe. Quant aux autres, ils pourraient partir.

Quoi qu’il en soit, et selon lecommandant de la marine ukrainienne, Serguiï Gaïdouk, 38 bases seraient actuellement assiégées par les forces russes en Crimée. « Les tentatives de prise d’assaut d’unités militaires en utilisant des armes se sont multipliées ces derniers jours », a-t-il dit.

Aussi, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a estimé que le conflit avec la Russie en Crimée était passé « de la phase politique à une phase militaire ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui les troupes russes ont commencé à tirer sur nos soldats. C’est un crime de guerre », alors que des accords prévoyaient une « trêve » entre les deux camps jusqu’au 21 mars.

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