Que va-t-il se passer pour les unités de l’armée ukrainienne implantées en Crimée?

Avec un score digne des démocraties populaires du temps de la guerre froide, le rattachement de la Crimée à la Russie, qui a fait l’objet d’un référendum le 16 mars, a été approuvé par 97% des votants selon les derniers résultats définitifs annoncés ce jour.

Et depuis, même si l’issue de cette consultation est vivement contestée par les Occidentaux, les choses n’ont pas traîné : les autorités séparatistes de cette république autonome ukrainienne ont adressé à Moscou une demande de rattachement à la Fédération de Russie, annoncé l’introduction du rouble comme monnaie officielle ainsi que la nationalisation des actifs situées de la société pétrolière publique Tchernomorneftegaz et décidé la dissolution des unités de l’armée ukrainienne présentes dans la péninsule.

Seulement, reste à savoir comment tout cela va se passer… Car de son côté, Kiev, par la voix de son ministre de la Défense, Igor Tenioukh, a affirmé, ce 17 mars, que les militaires ukrainiens stationnés en Crimée « resteront là-bas ».

Ancien champion de boxe et désormais candidat à la prochaine élection présidentielle, le pro-européen Vitali Klitschko n’a pas dit autre chose dans les colonnes de l’édition dominicale du quotidien allemand Bild. Quelle que soit l’issue du scrutin, « nos soldats resteront dans leurs casernes en Crimée », a-t-il affirmé. « Nous ne voulons pas d’une guerre, nous ne voulons pas que les soldats ukrainiens et russes aient à se tirer dessus », a-t-il toutefois ajouté.

En outre, et afin de contrer « l’ingérence russe », le Parlement ukrainien a approuvé un décret présidentiel visant à rappeler sous les drapeaux 40.000 réservistes, dont la moitié, selon le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, Andriy Paroubi, ira grossir les rangs de la garde nationale récemment créée. Et une somme de 530 millions d’euros a été octroyées aux forces armées du pays pour assurer leur « aptitude au combat ».

Ces décisions ont été prises après que Kiev a accusé Moscou, le 15 mars, d’avoir « commencé une invasion militaire » et menacé d’y répondre par « tous les moyens ». Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, des militaires « russes auraient été déployés dans la région de Kherson, près d’un terminal pétrolier situé dans les environs du village de Strilkove. D’après lui, « 80 soldats » ont pris le contrôle de cette localité « avec le soutien de quatre hélicoptères et de trois véhicules blindés de combat ». Difficile de dire si ces faits sont avérés ou pas…

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