Le budget allemand de la Défense sera quasi stable jusqu’en 2018

Pour la première fois depuis 1969, l’Allemagne devrait présenter un budget fédéral à l’équilibre en 2015. Du moins selon les plans présentés pour la période 2015-2018 par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, le 12 mars. Et le tout en prévoyant même des investissements d’un montant de 263 milliards d’euros pour les infrastructures, la recherche et d’autres domaines jugés prioritaires.

« Nous suivons les règles du pacte de stabilité et de ce fait nous ne demandons rien aux autres que nous ne appliquons pas nous-mêmes », a commenté M. Schäuble, qui compte sur la bonne tenue de la conjoncture économique, les bonnes rentrées fiscales et les taux d’intérêt bas qui amoindrissent la charge de la dette.

Sans entrer dans les détails, le ministère allemand de la Défense devra cependant faire avec un budget, pour l’année 2014, en baisse de 500 millions d’euros (-1,3%) par rapport à l’année précédente. Son montant s’élevera ainsi à 32,8 milliards d’euros. De quoi, a fait valoir Berlin, assurer « un financement durable de la Bundeswehr », dont la réforme est toujours en cours.

Selon le plan triennal exposé par le ministre des Finances, les dépenses militaires allemandes devraient connaître une nouvelle baisse en 2015 pour être portées à 32,25 milliards d’euros, avant d’augmenter de nouveau pour atteindre 32,6 milliards en 2018. L’on pourrait être tenté de dire qu’elles seront pratiquement « sanctuarisées », pour reprendre un terme souvent entendu en France…

A périmètre équivalent, c’est à dire en prenant en compte les pensions, le budget français de la Défense s’élève, en 2014, à 39 milliards d’euros (31,4 milliards hors pensions et en y incluant les recettes exeptionnelles) (*).

Selon le Bulletin de l’observatoire économique de la Défense (EcoDef n°59 de mars 2012, les pensions sont comprises dans la trentaine de milliards d’euros du budget allemand de la Défense. Seulement, selon la même source, le niveau de ces dernières est de 4,69 milliards outre-Rhin contre 7,65 milliards en France.

Autrement dit, et même si comparaison n’est pas raison étant donné les différences de niveau de vie et les dépenses prises en charge d’un côté qui ne le sont pas de l’autres, l’effort allemand en direction des forces conventionnelles est pratiquement équivalent à celui fait par la France, qui consacre un peu plus de 3 milliards par an à sa dissuasion nucléaire, une « assurance-vie » à laquelle Berlin n’a pas souscrit.

(*) PLF 2014, ministère de l’Economie et des Finances.

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