L’Etat-major des armées va perdre 30% de ses effectifs

« Fierté, lucidité et détermination ». Tels sont les premiers mots que le général Pierre de Villiers, le nouveau chef d’état-major des armées, a prononcé pour résumer son état d’esprit lors de son audition du 26 février dernier par les députés de la commission « Défense ».

Fierté, d’abord, de « commander des hommes et des femmes dévoués et professionnels, animés par la passion de leur métier et celle de servir », a-t-il expliqué.

Lucidité, ensuite, devant les réformes et autres restructurations à venir, dans le cadre de la dernière Loi de programmation militaire (LPM), le tout dans un contexte marqué par les contraintes budgétaires… « Nous ne ferons pas mieux avec moins, nous continuerons à faire au mieux! Cela ne veut pas dire manquer d’ambition, mais signifie être lucide et honnête vis-à-vis de nous-mêmes et de nos personnels militaires et civils : il faut dire la vérité. », a affirmé le général de Villiers.

Détermination, enfin, car « faire au mieux, a expliqué le nouveau CEMA, c’est définir plus clairement nos priorités et remettre cent fois l’ouvrage sur le métier, afin de les réorienter aussi vite et aussi souvent que nécessaire ».

S’agissant de l’exécution de la LPM 2014-2019, le général de Villiers a estimé qu' »en dépit de leur caractère douloureux, les réductions de format, de personnel et d’équipements, ainsi que les étalements des livraisons de matériel, sont la seule voie pour entretenir un outil de défense conforme aux grands objectifs du Livre blanc ». Ce qui implique, selon lui, une « remise en cause profonde de notre manière de penser et d’agir » pour trouver une « meilleure efficience ».

Et cela impose « de diminuer les effectifs et donc de revoir le partage des tâches ». Notamment au niveau du commandement. Ce qui est logique, étant donné qu »il y a moins d’unités à diriger… Et comme l’exemple vient d’en-haut, le général de Villiers a annoncé que l’état-major des armées « se concentrera en effet sur les responsabilités du CEMA à travers la planification et la conduite des opérations, la programmation militaire et la réalisation des capacités, le soutien interarmées, sans oublier la dimension internationale, transverse, en particulier dans l’appui aux opérations, le soutien aux capacités, les relations militaires bilatérales ».

Aussi, la conséquence sera que les effectifs de l’état-major des armées (EMA) vont diminuer de 30%, « avec un format resserré de 600 personnes au lieu de 930, sachant que chacun des états-majors d’armée descendra à un niveau compris entre 150 et 200 personnes », a annoncé le général de Villiers. « Tout cela pour commander les trois armées et les soutiens interarmées, soit un effectif total de 230 000 personnes environ en 2015! », a-t-il ajouté.

L’on ne devrait donc pas être trop à l’étroit à Balard, où seront regroupés les services du ministère de la Défense implantés à Paris à l’horizon 2015. Justement, à ce propos, le nouveaiu CEMA espère que  » la réforme du commandement des armées sera terminée » à cette date. « Elle laissera aux trois armées le plus de marge de manœuvre possible dans l’exercice de leurs responsabilités organiques. C’est une nécessité fonctionnelle, mais aussi ‘culturelle’ : la culture d’armée est une réalité ; j’y crois profondément! », a-t-il commenté.

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