Le syndicat FO Défense secoue les élus pour sauver la base aérienne de Dijon-Longvic

La base aérienne 102 de Dijon-Longvic tient une place particulière dans l’imaginaire collectif. Et en particulier pour celles et ceux qui sont attachés aux traditions de l’armée de l’Air. Baptisée « capitaine Guynemer », ce « héros légendaire tombé en plein ciel de gloire » qui a laissé aux aviateurs sa devise « Faire face », elle a pendant longtemps accueilli le groupe de chasse 1/2 Cigognes et ses Mirage. Et beaucoup se souviennent qu’elle a été rendue populaire par la série « Les chevaliers du ciel »…

Seulement, toutes ces considérations ne pèsent pas lourd face aux contraintes budgétaires. Déjà citée parmi les emprises militaires pouvant disparaître lors de la réforme de la carte militaire annoncée juillet 2008, la base de Dijon-Longvic a toutefois perdu les Mirage 2000-5 des Cigognes, parti pour Luxeuil. Ne restaient plus que notamment les Alphajet de l’escadron 2/2 Côte d’Or et d’autres unités, comme le CPA 20 et l’Escadron de Formation des Commandos de l’Air. Le couperêt n’était pas passé loin…

Cinq ans plus tard, son existence est de nouveau remise en question. Certes, lors de l’annonce des nouvelles mesures de restructurations (heureusement que le budget de la Défense est « sanctuarisé »…), il n’a pas été dit que la BA 102 allait fermer. Seulement que l’escadron Côte d’Or devait quitter les cieux bourguignons pour rejoindre Cazaux. Ce qui, dans le fond, n’est pas si bête. Mais pour certains, cela signifie que c’est la dernière étape avant la liquidation, la base n’ayant plus vocation à être une « plateforme aéronautique permanente ».

Si l’éventualité de la disparition de la base aérienne de Dijon-Longvic a donné à quelques passes d’armes entre certains élus locaux, beaucoup de ces derniers semblent toutefois se satisfaire de la tournure que prennent les évènements. Et cela même si la BA 102 fait vivre environ de 2.000 familles, qui consomment et payent des impôts.

Dès le 10 octobre, le syndicat FO Défense était monté au créneau pour réclamer le maintien de la base, qui, en outre, accueille depuis 2012 l’état-major du Commandement des Forces aériennes, parti de Metz. D’ailleurs, la fédération syndicale en avait fait un argument contre la fermeture de la BA 102, en soulignant un « gaspillage inadmissible » des deniers publics, étant donné que le coût des travaux pour accueillir cette structure s’élèvent à 24 millions d’euros.

Et FO Défense d’ajouter : « Messieurs les élus il est urgent de montrer votre détermination pour conserver les unités encore présentes sur Dijon. Vous n’êtes pas sans ignorer que seule une action politique convergente sera capable d’inverser la tendance d’une décision gouvernementale incompréhensible et autoritaire. Il en va de votre responsabilité d’élus du peuple, mais aussi de votre conscience citoyenne vis-à-vis de vos électeur ».

Quatre mois plus tard, l’appel des syndicalistes de la base est resté lettre morte. « L’article publié le 10 octobre 2013 concernant l’avenir de la Base aérienne 102 de Dijon n’a pas eu l’écho attendu auprès des éminents représentants politiques locaux, loin s’en faut. Force est de constater à ce jour qu’une forme de léthargie coupable ou plus simplement d’indifférence se sont emparées d’eux », ont-ils déploré dans un nouveau communiqué de presse diffusé le 10 mars, soit en pleine campagne pour les élections municipales.

« Ne leur manquerait-il que du courage, ou alors se sont-ils tous concertés pour enterrer définitivement toute activité militaire en Bourgogne? Nous sommes en droit de leur poser la question », poursuivent-ils.

« L’absence d’une position forte et commune de tous les partis politiques, pour la sauvegarde de ce site, préjuge-t-elle déjà d’un abandon de ce dossier? Force Ouvrière s’étonne de ce grand silence, et la difficulté même d’avoir un entretien avec le sénateur maire de Dijon semble confirmer ce renoncement? », s’interrogent-ils encore, avant de prévenir que les élections des 23 et 30 mars prochains « seront peut-être les deux dernières occasions pour la population de montrer son attachement au maintien de la Base aérienne de Dijon ».

Toutefois, ce soutien populaire au maintien de la BA 102 peine à se manifester sur les réseaux sociaux. Une page spéciale a été ouverte sur Facebook, mais elle n’a pas été mise à jour depuis le 12 octobre dernier. Ce qui fait qu’elle ne compte, à ce jour, un peu moins de 900 « abonnés ».

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