Le Kosovo veut se doter de sa propre armée

Jusqu’à présent, la sécurité, au sens large, du Kosovo est assurée par l’Otan, via la KFOR, déployée dans cette province serbe depuis 1999, ainsi que, pour le volet police, par la mission européenne EULEX Kosovo.

Le pays, qui a proclamé son indépendance en février 2008, dispose d’une Force de Sécurité du Kosovo (FSK), qui, formée avec l’appui de l’Otan, est opérationnelle depuis janvier 2009, en remplacement du Corps de Protection du Kosovo (TMK), qui comptait dans ses rangs de nombreux anciens membre de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), une guérilla qui s’opposa aux forces serbes. Légèrement armée, multiéthnique, ses missions concernent surtout la protection civile et la gestion de crise.

A l’époque, certains, en Serbie, se posaient la question de savoir si cette FSK n’allait pas être transformée, à un moment ou un autre, en force armée du Kosovo. Et ce sera effectivement le cas. En effet, la semaine passée, Pristina a fait part de son intention de transformer cette dernière en une armée nationale afin de « protéger la souveraineté » de son territoire.

Selon les plans avancés par le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, cette armée, qui devra être opérationnelle après 2019 pour « protéger la souveraineté, l’intégrité territoriale, les citoyens, les biens et les intérêts » du pays, comptera jusqu’à 5.000 hommes, qui pourront être renforcés par 3.000 réservistes. Quant à son budget, il sera de l’ordre de 65 millions d’euros par an. Une somme qui limitera sa marge de manoeuvre pour l’achat d’équipements.

Seulement, cette initiative est vivement contestée par la Serbie, qui a normalisé ses rapports avec le Kosovo l’an passé, sous l’égide de l’Union européenne que Belgrade aspire à intégrer. Ainsi, le ministre serbe chargé du Kosovo, Aleksandar Vulin, a réagi en indiquant que son pays allait saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour évoquer la décision prise par Pristina.

« C’est inacceptable et entièrement contre la résolution 1244 (des Nations unies, adoptée en 1999) qui dit clairement qu’il ne peut pas y avoir d’armée sur le territoire du Kosovo », a-t-il avancé. Quant au Premier ministre serbe, Ivica Dacic, il a fait valoir que la création d’une armée du Kosovo ne fait pas partie de l’accord conclu en 2013.

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