La marine israélienne intercepte une cargaison d’armes destinée à la bande de Gaza

Au lendemain d’un raid aérien israélien contre un convoi d’armes destinées à la milice chiite du Hezbollah à la frontière libano-syrienne, le Premier ministre de l’Etat hebreu, Benjamin Netanyahu a déclaré, la semaine passée, faire « tout ce qui est nécessaire pour défendre la sécurité d’Israël ». Et d’ajouter, en réponse à une question concernant cette frappe : « Nous ne disons pas ce que nous faisons ou ce que nous ne faisons pas ».

Pourtant, ce 5 mars, Israël ne s’est pas privé de communiquer au sujet de l’arraisonnement par la marine isréalienne d’un cargo battant pavillon panaméen, le Klos-C, alors que ce dernier naviguait dans les eaux internationales de la mer Rouge.

« Au cours d’une opération complexe et secrète de la marine israélienne, aux premières heures ce matin, les forces israéliennes (ndlr, vraisemblablement les commandos marine de l’unité Shayetet 13) ont arraisonné dans les eaux internationales entre le Soudan et l’Erythrée un cargo qui transportait des armes iraniennes à destination de la bande de Gaza », a ansi expliqué le lieutenant-colonel Peter Lerner, le porte-parole de Tsahal. Les 17 membres d’équipage du navire n’ont opposé aucune résistance, a-t-il précisé.

Parmi les armes trouvées à bord du cargo, il y aurait quelques dizaines de missiles sol-sol M-302 conçus en Syrie, pouvant emporter une charge explosive de 150 kg jusqu’à 150 km. « S’ils avaient atteint leur destination, ils auraient menacé des millions d’Israéliens », a fait valoir le lieutenant-colonel Lerner.

Cette opération, appelée « Full Discosure », a demandé plusieurs mois de collecte de renseignement. La cargaison a d’abord été transférée de Syrie vers l’Iran – un fait inhabituel, souligne Tsahal, car d’habitude, c’est l’inverse qui se produit – puis chargée à bord du cargo au port iranien de Badar Abbas. Le Kos-C a ensuite fait une escale à Oum Qasr, en Irak, où il a embarqué des conteneurs remplis de sacs de ciment afin de, d’après les militaires israéliens, de « parachever le camouflage et masquer la connexion iranienne ».

Au moment où il a été intecepté, le cargo en question devait se rendre à Port-Soudan, où les armes auraient été débarquées pour ensuite être acheminées à Gaza, via la péninsule égyptienne du Sinaï. Finalement, il prendra la destination d’Eilat…

« Tsahal continuera d’agir contre les tentatives iraniennes d’armer les organisations terroristes de la région qui tentent continuellement d’enflammer nos frontières. Nous continuerons à employer tous les moyens nécessaires dans le but d’empêcher l’armement des organisations terroristes et nous combattrons les tentatives de contrebande iraniennes qui menacent la sécurité et la souverainté de l’État d’Israël », a insisté le lieutenant-colonel Lerner.

« Il apparaît une fois de plus que l’Iran continue à être le plus grand exportateur de terrorisme dans le monde », a pour sa part commenté Moshé Yaalon, le ministre israélien de la Défense.

Ce genre d’opération n’est pas exceptionnel pour les forces israéliennes. En 2009, les commandos marine avaient ainsi  arraisonné, en Méditerranée, un cargo battant pavillon d’Antigua rempli d’armes iraniennes destinées à la bande de Gaza. Deux ans plus tard, un autre navire, le Victoria, avait connu le même sort.

En outre, le Soudan constitue une plaque tournante pour ces trafics : à plusieurs reprises, ces dernières années, Tsahal y aurait (le conditionnel est de mise, car il n’y a jamais eu de confirmation officielle) bombardé des convois d’armes iraniennes devant être livrées aux activistes palestiniens.

« Nous suivons de près le transfert d’armes de toutes sortes sur tous les fronts. C’est quelque chose de très mauvais et de très sensible. De temps à autre, en cas de nécessité, quelque chose peut survenir », avait encore averti, la semaine passée, le général Gantz, le chef d’état-major de Tsahal.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]