Les forces de sécurité afghanes ont perdu 13.700 hommes au combat depuis 2004

Voici une nouvelle donnée de mauvais augure pour la suite des opérations en Afghanistan… Depuis 2004, au moins 13.700 membres des forces de sécurité afghanes (armée, police et services de renseignement, NDS) ont été tués au combat, alors même que pendant une bonne partie de ces 10 dernières années, les troupes de l’Otan étaient en première ligne contre les taliban et leurs alliés. Dans le même temps, 16.500 autres ont été blessés.

Pour comparer, les pertes militaires occidentales s’élèvent, depuis 2001, 3.425 tués, dont deux tiers appartiennent à l’armée américaine (2.213). Cette différence peut s’expliquer par le sous-équipement des forces afghanes. Mais quand même… Qu’en sera-t-il une fois que la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) aura plié bagages et que ces dernières ne disposeront plus de soutien logistique, ni d’appui aérien?

Ces chiffres concernant les pertes afghanes ont été obtenues via le Bureau des affaires administratives (OAA), une structure du govuernement afghan. Ils représentent en fait le nombre de familles indemnisées pour avoir perdu un proche dans le conflit.

Selon Sayed Jawad Jawed, le directeur de l’OAA, le niveau des pertes subies pourrait être plus important encore. « Nous ne disposons pas d’un bilan définitif », a-t-il dit, en soulignant qu’il pourrait être plus important encore pour l’armée nationale afghane. Si le ministère afghan communique sur le nombre de policiers tués, en revanche, celui de la Défense refuse de le faire afin de ne pas affecter le moral des troupes.

De mars 2012 à mars 2013, les pertes des forces de sécurité afghanes avaient été estimées à près de 3.000 tués, dont 1.183 soldats. Et, cette tendance n’est pas prête de s’infléchir à mesure que l’ISAF se retire et leur laisse la responsabilité des opérations.

En septembre, le général Dunford, le commandant de l’ISAF, avait jugé « insupportable » le niveau des pertes afghanes, qu’il évaluait à une « centaine de tués par semaine » au plus fort des combats. « Je considère que c’est grave, et tous les commandants aussi », avait-il confié à un quotidien britannique. Le temps dira si « l’Otan a bien fait de transformer en juin dernier sa mission de combat en une opération d’entraînement, de conseil et d’assistance », avait-il dit.

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