Pour le président Hollande, l’opération Sangaris doit « éviter la moindre tentation de partition » de la Centrafrique

Pour la seconde fois depuis le lancement de l’opération Sangaris, le président Hollande s’est rendu à Bangui, ce 28 février, pour y rencontrer les militaires français ainsi que la présidente de transition, Catherine Samba-Panza.

La veille, un convoi de 50 véhicules en provenance du Tchad était arrivé en Centrafrique afin de renforcer le détachement français, dont les effectifs doivent être portés à 2.000 hommes, conformément à l’annonce faite par le chef de l’Etat le 14 février dernier.

A son arrivée à Bangui, le président Hollande a passé les troupes en revue et fait un point de la situation avec le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et le général Francisco Soriano, le commandant de l’opération Sangaris.

A cette occasion, François Hollande a précisé les objectifs de l’intervention française : « rétablir l’autorité de l’Etat », « renouer le dialogue » et, désormais, « éviter qu’il y ait la moindre tentation de partition [dans] l’est de la Centrafrique ».

Récemment, lors d’une audition les députés de la commission de la Défense, M. Le Drian s’était justement dit préoccupé par cette éventualité. « Certains de ses dirigeants, à l’instar de Nourredine Adam, brandissent régulièrement la menace d’une partition de la RCA : si rien ne laisse à penser que celle-ci puisse intervenir aujourd’hui, le risque demeure, et je dois dire que cela me préoccupe », avait-il dit. « En réalité, c’est  le reflux des ex-Séléka vers le nord-est qui peut entraîner un risque de partition », avait-il ajouté.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait également estimé « tout à fait possible l’éclatement de la République centrafricaine », étant donné qué « les violences confessionnelles modifient la structure démographique du pays ».

Après avoir conquis le pouvoir, en mars 2013, les combattants de la coalition rebelle Séléka se sont livrés à des exactions sur les populations chrétiennes. Ce qui a provoqué une réaction des milices dites « anti-balaka », dont la création est antérieure à la crise actuelle, qui, à leur tour, se sont rendues coupables de représailles sur les civils musulmans, ce qui alimente un cycle de violences interconfessionnelles.

« Des progrès considérables ont été accomplis » depuis le déclenchement de l’opération Sangaris, a fait valoir le président Hollande. Mais, a-t-il ajouté, « il reste beaucoup à faire », en faisant valoir que « d’ores et déjà, des milliers de vies ont été sauvées grâce à vous ».

« La mission, c’est de permettre le rétablissement de l’ordre public » pour achever « la transition politique », a-t-il poursuivi, avec, en ligne de mire, l’organisation d’élections « au plus tard » en février 2015. « Le défi, c’est la lutte contre tous les ennemis de la paix sans distinction », a encore affirmé le chef de l’Etat. « Une commission d’enquête des Nations unies sera bientôt en place et la Cour pénale internationale va ouvrir une enquête préliminaire « , a-t-il rappelé.

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