La diplomatie russe inquiète de l’intention de l’Arabie Saoudite de livrer des missiles sol-air aux rebelles syriens

En juin 2013, l’hebdomadaire Der Spiegel, sur la foi d’un rapport confidentiel des services de renseignement allemands, rapportait que l’Arabie Saoudite avaint l’intention de fournir à la rébellion syrienne des missiles sol-air à courte portée MANPADS (« Man-portable air-defense systems »), comme par exemple le Stinger, pouvant être tiré à l’épaule. Ces armes jouèrent un rôle non négligeable contre l’aviation soviétique en Afghanistan.

A l’époque, il était question de fournir des armes à l’Armée Syrienne Libre (ASL), opposée au régime de Bachar el-Assad. Du moins, l’hypothèse était sérieusement envisagée par plusieurs chancelleries occidentales.

Sauf que, depuis, la donne a radicalement changé sur le terrain. L’ASL n’a désormais que très peu d’influence au sein de la rébellion et plusieurs de ses brigades ont rejoint le Front islamique syrien, dont l’objectif est d’instaurer la charia en Syrie. Des insurgés qui n’ont donc rien de laïc et de démocrate…

Et, bien évidemment, l’idée de fournir des armes aux opposants de Bachar el-Assad n’est plus évoquée… Sauf par l’Arabie Saoudite, semble-t-il, qui n’a pas renoncé à la doter de MANPADS et de missiles anti-chars, lesquels seraient achetées au Pakistan, où sont fabriqués l’Anza, une version locale d’un système sol-air chinois.Et cela est inacceptable pour Moscou, qui l’a fait savoir, en début de semaine.

« La Russie est préoccupée par des publications sur l’intention de l’Arabie saoudite de fournir des armes antiaériennes et antichars aux rebelles syriens », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, le 24 février.

« Des publications se référant au site gulfnews.com affirment que l’Arabie saoudite se proposerait d’acheter des armes antiaériennes et antichars de fabrication pakistanaise pour les rebelles syriens retranchés sur le territoire de Jordanie. Ce marché serait appelé à renverser l’équilibre sur le terrain en faveur des commandos de l’opposition syrienne armée lors de leur offensive ‘de printemps’ sur Damas depuis le sud », explique-t-il, dans son communiqué.

En outre, Moscou a également fait valoir que « si ces armes tombent entre les mains d’extrémistes et de terroristes, dont la Syrie est littéralement inondée aujourd’hui, elles pourraient par la suite être utilisées hors de ce pays proche-oriental ».

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