Kiev met en garde la marine russe contre toute agression

Alors que les forces stationnées dans l’ouest et le centre de la Russie ont entamé des manoeuvres militaires visant à évaluer leur aptitude au combat, avec 150.000 hommes, 90 avions, plus de 120 hélicoptères, environ 870 blindés et 80 navires, le président par intérim ukrainien, Olexandre Tourtchinov a adressé, ce 27 février, une mise en garde à la flotte russe de la mer Noire, établie à Sébastopol, en Crimée.

« Je m’adresse aux dirigeants militaires de la flotte de la mer Noire : tous les militaires doivent rester sur le territoire prévu par les accords. Tout mouvement de troupe armé sera considéré comme une agression militaire », a-t-il ainsi déclaré, au Parlement ukrainien.

Plus généralement, l’Ukraine est divisée entre pro-européens, à l’ouest, et pro-russes, à l’est. Les régions orientales du pays, plus industrialisées que les autres, dépendent beaucoup des échanges avec les Russie, qui représentent 24,1% des exportations ukrainiennes (et 19,6% des importations).

Dans ce tableau, la Crimée, région autonome rattachée à l’Ukraine en 1954, est d’autant plus en proie à des tensions séparatistes depuis la destitution, la semaine passée, du président pro-russe Viktor Ianoukovitchen qu’elle est peuplée majoritairement de russophones.

La prise du contrôle du Parlement et du gouvernement de Crimée par des hommes armés ne portant pas de signes distinctifs, ce 27 février, illustre ces tensions, au lendemain de brefs affrontements qui ont opposé, à Simféropol, des manifestants pro-russes et des partisans des nouvelles autorités ukrainiennes (le plus souvent des Tatars, turcophones et musulmans, qui forment une minorité influente dans la région, représentant 12% de la population).

Cela étant, à Moscou, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a sous-entendu que d’éventuels mouvements à Sébastopol seraient décidés pour protéger les emprises militaires russes. « Nous surveillons la situation en Crimée et autour de notre Flotte de la mer Noire. Nous prenons des mesures pour garantir la sécurité des sites, de l’infrastructure et des arsenaux de la Flotte de la mer Noire », a-t-il affirmé.

Reste que le président ukrainien par intérim peut faire toutes les mises en garde qu’il veut à la flotte russe. Si il est ordonné à cette dernière d’intervenir, ce n’est pas la marine ukrainienne qui pourra l’en empêcher, avec son unique frégate U130 Hetman Sahaydachniy, son seul sous-marin de classe Foxtrot U01 Zaporizhzhia (que l’on doit entendre évoluer à des kilomètres à la ronde) et ses 3 ou 4 corvettes datant de la période soviétique.

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