Pour le général Soriano, il n’y a pas d’enlisement en Centrafrique

Souvent, de nos jours, il faudrait qu’une opération militaire soit terminée à peine son lancement décidé. C’était le cas en 2003, par exemple, lors de l’intervention anglo-américaine en Irak (Iraqi Freedom). Les forces alliées n’ayant pas encore pris Bagdad au bout de quelques jours que, déjà, l’on pouvait entendre des commentaires parlant d’enlisement et de bourbier (ce qui le deviendra plus tard, pas pendant la phase de conquête) alors que la tactique choisie par le général Tommy Franks était justement celle de la « guerre éclair »… Fermons la parenthèse.

L’opération Sangaris, lancée le 5 décembre dernier en Centrafrique, n’échappe pas à cette règle. Certes, le pouvoir politique avait annoncé que cette intervention allait être courte et avancé qu’engager 1.600 hommes était suffisant. Ce qui, à l’évidence, ne pouvait pas être le cas. Depuis, le discours a d’ailleurs changé. Pour autant, faut-il parler d’enlisement après seulement moins de 3 mois de mission?

Le général Francisco Soriano, le commandant de l’opération Sangaris, ne le croit pas. « Je pense qu’il n’y a pas d’enlisement », a-t-il affirmé, ce 24 février, sur les ondes d’Europe1. « Il faut bien mesurer qu’on ne peut pas résoudre en deux mois d’opération 20 années de crise que connaît ce pays, avec un Etat qui n’a pas répondu aux aspirations de ses concitoyens et où tout est à reconstruire », a-t-il expliqué. « Il faut comprendre que remettre la Centrafrique sur les rails, ça prendra du temps, après il ne faut pas minimiser tous les progrès qui ont déjà été accomplis », a-t-il insisté.

Selon le général Soriano, le nombre d’exactions a baissé depuis le lancement de l’opération qu’il commande et la transition politique est une « réalité », avec le départ de Michel Djotodia, qui avait conquis le pouvoir grâce à la coalition rebelle de la Séléka en mars 2013 et la désignation de Catherine Samba Panza pour le remplacer.

Alors que le Parlement doit se prononcer, le 25 février, sur la prolongation de l’opération Sangaris, le général Soriano a estimé qu’une décision allant dans ce sens serait « très clairement » utile. « Les progrès effectués ici en Centrafrique sont réels, maintenant il y a beaucoup à faire dans ce pays, la crise est d’une très grande complexité », a-t-il avancé.

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