20 soldats afghans tués lors d’une attaque menée par les taliban

Un nouveau rapport, commandé par le Congrès américain et récemment publié par le Center for Naval Analyses (CNA), n’a pas fait preuve d’un optimisme débordant sur les capacités des forces de sécurité afghanes à résister aux combattants taliban une fois que les troupes de l’Otan (ISAF, Force internationale d’assistance à la sécurité) auront quitté l’Afghtanistan, en décembre 2014.

Et le refus du président Karzaï de signer un accord bilatéral de sécurité négocié avec les Etats-Unis ne va pas arranger la situation. D’autant plus que cette attitude bloque une éventuelle nouvelle mission de l’Otan (Resolute Support) visant à apporter un soutien à l’armée nationale afghane. Et manfestement, cette dernière a besoin d’être appuyée…

En effet, les militaires afghans viennent de subir, ce 23 février, de lourdes pertes lors de l’attaque, par des insurgés, d’un poste situé dans le district de Ghaziabad, appartenant à la province de Kounar, frontalière avec le Pakistan. Bilan : 20 tués et 7 ont été faits prisonniers. Plus grave encore, les rebelles « ont bénéficié de la complicité de certains soldats », a affirmé Shujah-Ul Mulk Jalala, le gouverneur de cette région.

« Des forces supplémentaires ont été envoyées sur place et l’armée a lancé une opération pour tenter de récupérer les soldats enlevés », a indiqué un responsable du ministère afghan de la Défense. « Les talibans ont lancé une attaque suicide contre les renforts qui ont aussi essuyé des tirs, mais aucun soldat n’a été blessé », a-t-il ajouté.

Cette attaque a été revendiquée par le mouvement taleb. « Les moujahidine ont pris un avant-poste stratégique de l’ennemi lors d’un assaut la nuit dernière à Ghaziabad », ont-ils en effet fait savoir, par sms.

De son côté, le président Karzaï, a une nouvelle fois accusé les autorités pakistanaises de saper les efforts de son gouvernement contre les insurgés. Il « rappelle une nouvelle fois au gouvernement pakistanais que le terrorisme est une grave menace contre nos deux pays et demande au Pakistan de coopérer avec sérieux et détermination avec le gouvernement afghan », a déclaré Aimal Faizi, son porte-parole. « Le Pakistan doit prendre des mesures résolues pour éliminer les repaires terroristes ».

Pointer le rôle du Pakistan n’est pas nouveau dans la mesure où il est établi que ses services de renseignement (ISI, Inter Service Intelligence), ou du moins une partie, ont soutenu, voire soutiennent encore, le mouvement taleb afghan et les groupes terroristes qui s’en prennent aux intérêts indiens en Afghanistan. Cette politique remonte aux années 1990, quand Islamabad a apporté son soutien aux talibans dans leur conquête de Kaboul.

Sauf que le Pakistan est également touché, depuis 2007, par une vague d’attentats et de meurtres commis par le mouvement taleb local (Tehreek-e-Taliban Pakistan, TTP). Les forces aériennes pakistanaises ont ainsi effectué des frappes aériennes, cette semaine, au Waziristan du Nord, un fief des jihadistes faisant ainsi 30 tués dans leurs rangs…

En outre, Islamabad soupçonne des factions du TTP d’avoir trouvé refuge en Afghanistan pour échapper aux forces armées pakistanaises. En clair, chacun se renvoie la balle… Le 20 février, le Pakistan a affirmé que 23 paramilitaires des Frontier Corps (FC) pakistanais avaient été tués en territoire afghan.

« Le Pakistan a exprimé son vif mécontement et ses inquiétudes au gouvernement afghan à propos du meurtre brutal de 23 membres des FC sur le sol afghan », a ainsi déclaré le chef de la diplomatie pakistanaise, Sartaj Aziz, par voie de communiqué.

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